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/ Face à la loi Asile, immigration et intégration de Darmanin : ouvrons les frontières !
Les deux quinquennats de Macron sont marqués par des mesures racistes, dignes du programme de l’extrême droite. Pas étonnant que celle-ci progresse aux élections et que ses groupuscules les plus violents se sentent pousser des ailes ! En 2018, la loi Asile et immigration de Gérard Collomb, alors ministre de l’Intérieur, visait déjà à limiter l’obtention du droit d’asile, tout en rendant plus difficiles les recours en cas de refus. Le but était alors d’accroître le nombre d’expulsions.
Un gouvernement raciste, main dans la main avec le patronat
Cette chasse aux migrants et migrantes se poursuit avec la nouvelle loi dite Asile, immigration et intégration, signée cette fois par Gérald Darmanin. Ce dernier l’a d’ailleurs annoncé très clairement sur France Inter en octobre : il faut « rendre impossible la vie des OQTF [obligations de quitter le territoire français] ». Il prévoit ainsi un durcissement répressif à travers le renforcement et l’accélération de la procédure d’OQTF. Il s’agit d’augmenter encore et encore le nombre d’expulsions en accentuant le contrôle des étrangers et étrangères sous le coup de ces OQTF.
Plutôt que d’améliorer les conditions de travail et d’augmenter les salaires de toutes et tous, le gouvernement et les patrons veulent se servir des travailleurs et travailleuses sans-papiers comme d’une main d’œuvre corvéable et bon marché pour les emplois pénibles sous tension. Darmanin entend créer un titre de séjour « métiers en tension » (hôtellerie, ménage, restauration, bâtiment…), afin d’attirer des travailleurs et des travailleuses dans ces secteurs souvent mal payés. Pour autant, le renouvellement de ces titres de séjour n’est pas assuré si un autre emploi est trouvé ou si le métier n’est plus considéré en tension ! Le répit d’une potentielle régularisation ne sera donc que de courte durée, il restera précaire et ne représente en rien une avancée pour les droits des travailleurs et travailleuses sans-papiers.
En réalité, cette loi cherche à diviser les travailleurs et les travailleuses en fonction de leur nationalité et de leur situation sur le territoire, tout en répondant aux besoins d’un patronat qui veut augmenter ses profits mais pas les salaires.
Des mesures antisociales qui banalisent l’extrême droite
Régularisation de tous et toutes les sans-papiers et ouverture des frontières !
Macron prétend lutter contre le racisme décomplexé du RN. Pourtant, les députés d’extrême droite continuent à vomir leurs idées réactionnaires dans les médias et l’hémicycle (avec par exemple une suspension de deux semaines comme seule punition pour Grégoire de Fournas après ses propos racistes).
Mais surtout, le gouvernement banalise le discours de l’extrême droite en reprenant ses éléments de langage. Mors de ses vœux 2023 de Macron a ainsi passé beaucoup de temps à parler de « l’immigration illégale », à asséner : « intégrons mieux par la langue et le travail » et « gardons le contrôle de nos frontières »… Autant d’expressions nauséabondes qui s’incarnent parfaitement dans la loi Asile, immigration et intégration !
Cette mesure n’est d’ailleurs pas la seule : c’est bien le gouvernement actuel qui a mis en place des lois autoritaires et sécuritaires, du Service national universel (SNU) pour encadrer la jeunesse, à la hausse des moyens pour la police et l’armée notamment à travers la loi d’Orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (LOPMI), en passant par la surveillance généralisée avec la loi Sécurité globale et l’islamophobie avec la loi « Séparatisme » (ou « loi confortant le respect des principes de la République »)...
Quant aux attaques anti-sociales, sur l’assurance chômage, retraites ou encore les services publics (privatisation de la SNCF, sélection à l’université), elles font elles aussi le jeu de l’extrême droite en brisant les conquêtes de décennies de luttes collectives et unies du monde du travail.
Combattre les idées d’extrême droite par la mobilisation de notre classe !
Pour faire reculer l’extrême droite et ses idées, nous devons lutter activement contre toutes les lois réactionnaires, en dénonçant les discours et manœuvres visant à monter les travailleurs et les travailleuses les uns et les unes contre les autres, en nous mobilisant dans la rue par l’organisation de manifestations et rassemblements, en construisant l’unité de notre classe. Revendiquons l’ouverture des frontières, la liberté de circulation et d’installation, ainsi que la régularisation de tous et toutes les sans-papiers !
Combattre les divisions de notre camp, c’est aussi ce que nous faisons en nous mettant en ordre de bataille contre les réformes anti-sociales, notamment dans le cadre du mouvement pour les retraites. En son sein aussi, gardons en tête le combat contre tous les préjugés racistes, sexistes, homophobes, xénophobes ou chauvins qui affaiblissent notre classe et renforcent le camp du pouvoir.
Laura Dumans