Écrit avant la journée de mobilisation du 31 janvier et du 7 février
À l’aube d’un bras de fer contre le gouvernement contre la réforme des retraites, la possibilité d’une mobilisation dans les universités est bien réelle ! La jeunesse a connu de nombreuses attaques depuis l’élection de Macron en 2017 : sélection, hausse des frais d’inscriptions, arrêté licence, etc. Et bien d’autres sont en projet : « Parcoursup » des masters, réformes des bourses, SNU...
Et les attaques sont déclinées localement, comme avec les fusions d’universités, la création d’établissements publics expérimentaux (EPE), ou avec la destruction de nos droits étudiants comme la compensation entre les matières.
Des mobilisations importantes ont bien eu lieu dans les facs : contre la sélection en 2018, contre la hausse des frais d’inscription ou dans une moindre mesure contre la réforme des retraites de 2019 par exemple... Néanmoins, depuis plusieurs années, le mouvement étudiant s’éparpille dans différents syndicats, collectifs, regroupements ou autres, ce qui se fait ressentir dans la jeunesse étudiante. Comme dans le monde du travail, où le regroupement des équipes militantes a permis d’agréger des forces pour gagner face aux mêmes logiques patronales, le mouvement étudiant gagnerait à se coordonner davantage pour frapper ensemble et stopper le gouvernement et ses logiques capitalistes, dont chaque réforme affecte toujours plus l’université. Dans l’immédiat, il est clair qu’une victoire sur les retraites permettrait de freiner le rouleau compresseur des attaques !
Contre la dispersion, la réunion d’équipes militantes de base
Devant cette possibilité, une coordination des équipes militantes, organisations syndicales, collectifs ou étudiants et étudiantes mobilisés serait fortement utile pour se regrouper et riposter collectivement. Voilà pourquoi le 15 janvier, à quelques jours de la première date de mobilisation, s’est réunie la première coordination syndicale étudiante afin de discuter de la situation et des mobilisations dans nos universités face à la réforme des retraites. Elle a regroupé en région parisienne des délégations de 24 villes, issues de 35 sections de l’Alternative et de l’UNEF, avec le soutien de la « Tendance action collective et luttes étudiantes » de l’UNEF (TACLE), de la Fédération syndicale étudiante (FSE) et du Massicot, syndicat des étudiants et étudiantes en écoles d’art et design, c’est-à-dire un large éventail d’organisations et de sensibilités.
La conscience de l’importance de la jeunesse dans ce type de mouvement a permis de discuter de la nécessité d’impulser des assemblées générales dans nos facs pour discuter de la réforme et construire dans nos universités les dates nationales de grève, en lien avec le monde du travail. Cette coordination syndicale étudiante était une bonne nouvelle pour des équipes militants prêtes à préparer les mobilisations et à faire de l’agitation dans les universités. Elle a permis de regrouper et de discuter bien au delà de nos différentes organisations et étiquettes syndicales.
« Au delà des étiquettes syndicales, il faut tous s’unir contre la politique de ce gouvernement. Si la jeunesse prend la rue, elle peut jouer un rôle clef dans la victoire du mouvement. »
(Extrait du texte d’appel de la CSE, voté à l’unanimité)
La coordination affirme notamment que « la réforme des retraites, des bourses et […] la sélection à l’université [participent] à nous précariser durant nos études et [auront] des répercussions sur le reste de [nos vies] ». Elle appelle donc à « mettre un coup d’arrêt à la politique du gouvernement qui souhaite mettre au pas la jeunesse, précariser l’ensemble de notre camp social et en particulier notre génération. » Elle affirme enfin que « pour gagner il faudra un mouvement d’ensemble, de grèves de de mobilisations » des travailleurs et travailleuses et de la jeunesse. Pour autant, cette coordination syndicale étudiante n’était qu’un premier jalon posé dans la coordination de nos équipes militantes dans les universités. Il est certain que nous devrons poursuivre cet objectif, plus que jamais dans le mouvement actuel, mais aussi bien au-delà.
Elle doit nous servir, dès à présent, à impulser des suites pour que la jeunesse soit toujours présente dans la rue, jusqu’au bout et à la victoire du mouvement !
Loë Florès