Macron voulant faire passer en force sa loi sur les retraites, a dû brandir son 49.3, faute d’avoir obtenu un vote favorable au Parlement, et il s’est pris les pieds dans le tapis ! Car même une partie des députés de droite n’ont pas osé voter la réforme de peur que leurs propres électeurs ne le leur pardonnent pas. C’est un premier succès de plus de deux mois de nos manifestations et grèves.
Un cap est franchi et une situation de crise sociale et politique s’ouvre pour Macron et ses amis du patronat. Ce 49.3 est révoltant, mais c’est surtout un aveu de faiblesse de Macron et Borne qui y ont été acculés, et il n’a fait que relancer les manifestations et les grèves : d’éboueurs, de cheminots, d’électriciens, de travailleurs des raffineries. Le gouvernement commence à craindre que les pompes soient à sec !
Violence sociale et policière, même tonneau macroniste et patronal !
Le 49.3 n’a fait qu’amplifier la colère. Dès jeudi, des manifestants affluaient par milliers place de la Concorde à Paris, y revenaient le lendemain, et sur d’autres places le surlendemain, spontanément. Même surgissement « sauvage » dans toutes les villes du pays.
Les représentants du gouvernement ont aussitôt crié aux « violences », parce que des manifestants sont venus siffler aux oreilles de députés macronistes ou républicains sous leurs fenêtres. Et la police aux ordres a réprimé, procédé à des centaines d’arrestations et gardes à vue – dont de militants syndicaux et politiques bien ciblés ! La violence est du côté d’un pouvoir et d’un patronat qui veulent nous faire crever au boulot, qui annoncent vouloir réquisitionner des grévistes ; elle est celle des forces de l’ordre qui arrosent de gaz lacrymogène, voire utilisent les canons à eau contre les cortèges spontanés de manifestants, dont d’étudiants qui vont à la rencontre d’éboueurs en grève.
Contre cette violence, la colère est générale.
Les éteignoirs institutionnels
Au palais Bourbon, Macron n’a finalement pas été censuré. On ne pouvait pas attendre autre chose de députés dont beaucoup se sont intérieurement réjouis d’un 49.3 qui leur évitait de se mouiller ! Mais la motion de censure reste bel et bien là, dans nos manifestations et nos grèves qui vont s’amplifier cette semaine, et ont commencé à le faire avec les manifestations de ce week-end, avec les nouvelles grèves paralysant depuis ce lundi les raffineries, Gonfreville et Lavera après celle de Donges en grève depuis plusieurs jours. Dans chacun de nos secteurs, maintenir les grèves reconductibles et y gagner de nouveaux grévistes, les coordonner sont à l’ordre du jour pour aller vers une grève générale.
Certains députés cherchent des replâtrages : un changement de Premier ministre et un gouvernement qui permettrait aux uns ou aux autres d’y glaner quelques postes ? Une dissolution de l’Assemblée et de nouvelles élections dont le RN espère davantage de députés ? N’oublions pas que le parti de Marine Le Pen est contre l’augmentation du smic et n’a parlé de retraite à 60 ans qu’avec des pensions amputées. Et il propose déjà aux Républicains de partager les circonscriptions en cas de nouvelle élection, pour se partager les postes, voire gouverner ensemble. D’autres, à gauche, parlent d’un référendum à la Saint-Glinglin ?
Mais le référendum n’a-t-il pas déjà eu lieu, depuis deux mois, dans la rue ?
Ce qu’un gouvernement veut faire, nous allons le défaire !
Non, nous n’abandonnerons pas nos armes de la grève et des manifestations. C’est maintenant que ça se passe, dans les usines, les transports, les bureaux, et toutes et tous ensemble dans la rue. La journée nationale à laquelle appellent les syndicats jeudi prochain 23 mars doit dépasser en force et détermination les précédentes. Elle doit surtout sonner le début d’un blocage du pays par la grève générale. L’enjeu est de taille, le succès est palpable pour arracher non seulement le retrait pur et simple de la réforme des retraites, mais un rapport de force qui va contraindre Macron et ses amis patrons au cul cousu d’or, à céder aussi sur les salaires, les indemnités de chômage, les conditions de travail, la dégradation des services publics, sur les conséquences dramatiques de leur système d’exploitation capitaliste qui est à mettre à la poubelle.