Rémi Fraisse manifestait pacifiquement avec d’autres contre la construction d’un barrage à Sivens, qui ne profiterait qu’à une petite minorité de grands exploitants. Il est, non pas « mort pour ses idées » selon la formule stupide d’un dirigeant socialiste du Tarn, mais mort assassiné par une police qui a balancé pas moins de 400 grenades explosives sur les manifestants, rendant cet événement tragique inévitable. Et ce n’est pas une nouveauté : à Notre Dame des Landes, où l’ancien premier ministre Ayrault voulait construire un aéroport, les violences policières systématiques ont fait des blessés graves parmi les manifestants, dont un manifestant a perdu un œil à cause d’un tir de flash-ball.
Contre cette violence policière, plusieurs manifestations et rassemblements ont eu lieu, et plusieurs ont été soit interdits par les préfectures, soit réprimés. Le gouvernement semble ainsi prendre une habitude répressive inquiétante, notamment depuis l’interdiction des manifestations de soutien à la population de Gaza en juillet, mais plus généralement face à toutes les mobilisations contre sa politique.
Le gouvernement protège sa police responsable de la mort d’un manifestant !
Suite à la mort de Rémi Fraisse, non seulement le gouvernement a mis 48 heures avant de présenter ses condoléances à la famille, mais il a aussi multiplié les insinuations pour salir les manifestants, comme toujours. Dans la même période, ce même gouvernement socialiste n’a pas hésité une seconde pour pleurer le patron de Total, ce trust français responsable d’une guerre civile au Congo ou encore de l’emploi d’esclaves en Birmanie.
Ce gouvernement au service des patrons est en train de devenir coutumier de cette violence, devenue sa seule réponse aux mobilisations sociales…et aux mobilisations contre la violence policière ! Et les grands médias continuent à alimenter le jeu pourri d’inversion des rôles, en posant en direct leur stupide question rituelle aux manifestants : « condamnez-vous ces violences dans les manifestations ? Est-ce que vous lancez un appel au calme ? », sans qu’aucun d’entre eux ne dénonce la violence de l’État.
Pour la majorité d’entre nous, la violence sociale, c’est tous les jours !
La violence des patrons qui licencient, dégradent les conditions de travail, baissent les salaires, détruisent les vies de milliers de familles et s’en prennent à toutes celles et ceux qui tentent de résister, cette violence n’est jamais dénoncée non plus. Elle n’est même jamais montrée. Pourtant, c’est cette violence de la bourgeoisie et des classes dominantes que nous sommes des millions à subir au quotidien. Elle expulse les familles de leur logement, expulse les immigrés, parfois vers des pays en guerre. Elle s’abat en ce moment aussi sur les militants syndicaux, à la Poste et ailleurs, qui sont envoyés devant les tribunaux, mis à pied, sanctionnés, pour avoir exercé leurs droits syndicaux, pour avoir défendu leurs droits et ceux de leurs collègues.
Cette violence de la classe dominante et de l’État à son service, nous avons besoin d’y résister tous ensemble pour en faire reculer les différentes facettes. Et la principale force dont nous disposons pour cela, c’est celle du nombre. Selon un proche du président, « La grande peur de Hollande depuis le début du quinquennat, c’est une explosion sociale, et notamment de la part de la jeunesse ». Alors donnons-lui raison ! Nous avons toutes les raisons de nous révolter contre cette politique antisociale et cette répression comme seule réponse à nos revendications. Le 15 novembre, plusieurs partis, syndicats et associations appellent à manifester contre le budget. C’est l’occasion de tisser des liens entre les travailleurs de différents secteurs, de préparer une riposte générale.