Lundi, Hollande est revenu une nouvelle fois à Florange, comme l'assassin revient sur les lieux de son crime. En 2012, debout sur une camionnette, il assurait, en tant que candidat, que « lui président » se battrait pour que les hauts-fourneaux restent ouverts. Un an plus tard, il était revenu en tant que chef de l’État.... pour entériner la fermeture du site ! Son seul engagement alors : revenir chaque année. Ce lundi, promesse tenue (et sans doute la seule depuis son élection) il est revenu faire son coup de com’ : mais pas auprès des travailleurs... Il a soigneusement évité de rencontrer ceux qui manifestaient. Il a préféré s'adresser au patronat... qui en demande toujours plus.
Les patrons pleurent la bouche pleine
Non contents d’avoir pour eux le pacte de responsabilité et ses 40 milliards d’euros d’allègements de charges aux entreprises, la nouvelle proposition de François Hollande ne leur suffit pas. En effet, le 6 novembre, le président annonçait la transformation du CICE (crédit d’impôt compétitivité emploi) en baisse de charges sociales en 2017. Malgré cela, Gattaz et ses amis organisent une « semaine de mobilisation » début décembre pour montrer leur « exaspération terrifiante ». Sortons nos mouchoirs !
Les travailleurs et la population paient la note
Le budget de l’État 2015 est un des pires budgets d'austérité jamais voté. Sur l'ensemble des administrations publiques c'est 21 milliards d'euros d'économies qui sont prévus. 3,7 milliards d'euros seront économisés sur les dotations aux collectivités locales. La dégradation de l'emploi public et des services à la population vont s'accentuer. Après les travailleurs de la santé qui sont mobilisés depuis plusieurs mois contre les fermetures d'hôpitaux et la casse de la Sécu, c'est au tour des enseignants et des professeurs des écoles de plusieurs départements d'entrer en lutte contre la disparition programmée des « zones d'éducation prioritaire ». Là encore, voilà une des belles promesses de Hollande jeté aux orties : les 60 000 postes annoncés dans l'éducation ! Non seulement ces postes n'ont pas été créés mais on déshabille des écoles et des collèges de quartiers populaires pour accentuer les logiques de rentabilité à l’œuvre dans toute la fonction publique.
Ne nous laissons plus dépouiller de nos droits, de nos acquis !
Il est frappant de voir que malgré toutes ces attaques redoublées contre nos emplois, nos conditions de vie ou d'études des plus jeunes, aucune perspective de lutte d'ensemble n'est proposée par les organisations syndicales. Cela n'empêche pas que des luttes éclatent comme celles des étudiants de plusieurs universités, ou plus généralement d'une partie de la jeunesse, révoltée par le monde capitaliste et ses plaies écologiques ou sociales. Luttes de la jeunesse qui sont confrontés à une répression policière de plus en plus forte, d'autant plus forte que ce gouvernement est de plus en plus impopulaire. Alors, si jeunes, moins jeunes, salariés du privé, du public, parents d'élèves, privés d'emplois, on s'y mettait tous ensemble, c'est sûr que la peur commencerait à changer de camp.