Edito du 08/12/14


La priorité du gouvernement, 

c'est de servir les patrons, pas l’Éducation !

Un peu partout en France, dans des banlieues de grandes villes ou des zones rurales pauvres (en région parisienne, en Haute-Normandie, près de Marseille, de Toulouse, de Lille...), les personnels de collèges et d’écoles et les parents d’élèves sont mobilisés pour protester contre la refonte de la carte de l’Éducation prioritaire. L’Éducation prioritaire, c’était, selon les dires du gouvernement, une de ses grandes priorités. Encore une promesse reniée du gouvernement. Comme les 60 000 postes qui devaient être créés dans toute l’Éducation en cinq ans selon le candidat Hollande. A mi-mandat, le gouvernement reconnaît lui-même n’en avoir créé que 3856. Un pansement sur une jambe de bois !

Des économies sur le dos des plus pauvres

Jusqu’à présent, le classement en éducation prioritaire signifiait pour les établissements scolaires situés dans les quartiers les plus populaires la possibilité de revendiquer et d’obtenir des moyens supplémentaires. Moyens certes de plus en plus réduits au fil des années mais, qui permettaient malgré tout de maintenir des effectifs de classes moins chargés, davantage d'enseignants et de personnels de surveillance ou de service, absolument indispensables dans des situations de plus en plus précaires pour les enfants, dont les parents sont frappés par le chômage et la misère. Eh bien c'est encore trop pour le gouvernement dans sa recherche avide d'économies budgétaires.

« Touchez pas à nos ZEP ! » 

C'est le slogan de toutes celles et ceux qui ne veulent pas laisser faire le gouvernement, dont la volonté est de s'attaquer à toute l'Education nationale, aussi bien pour en réduire le budget que pour casser le statut des enseignants afin de les rendre plus malléables et corvéables qu’ils ne sont. C'est pour cela que la mobilisation actuelle est cruciale pour tenter de stopper un des mauvais coups de la politique de Hollande et de Valls, parmi tant d'autres. Et si tous les enseignants, tous les parents d'élèves s'y mettaient tous ensemble, cela donnerait plus de chances au mouvement de gagner.

Y en a marre de reculer ! 

Ce n'est pas seulement l'avenir des enfants et les conditions de travail des enseignants qui sont attaqués. Licenciements, précarité: c’est ce que vivent beaucoup d'entre nous pour garantir les profits des capitalistes. Coupes budgétaires et casse des services publics, baisse des retraites et allocations, hausse de la TVA : c’est ce que nous impose l'Etat. Sans parler du racisme et des discriminations que nous sommes nombreux à subir. La violence sociale, c’est le quotidien de millions d’entre nous. Malgré cela, les directions des grandes organisations syndicales sont aux « abonnés absents » ou passent le plus clair de leur temps à négocier de nouveaux reculs sociaux. Aucune perspective de lutte d’ensemble proposée pour rassembler la somme des colères accumulées. Ce serait pourtant la seule chose à faire pour que la peur change de camp.
Dans les ZEP, les enseignants ont su prendre leur mobilisation en main et ont dans certains établissements, voté la grève reconductible pour pouvoir mieux s’organiser, contacter les parents et les associer à leur mouvement, commencer à mettre en place des formes de coordination, à l’échelle d’une ville ou d’un département, exercer leur pression sur leurs syndicats. Une méthode à imiter... tous ensemble !

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