Dimanche a eu lieu une élection législative partielle dans la 4ème circonscription du Doubs. Cette nouvelle échéance électorale serait certainement passée inaperçue si le FN n’était pas arrivé en tête du premier tour devant le parti socialiste.
L’union nationale comme paravent de la politique antisociale du PS
Le PS est sur la sellette puisque la perte de cette circonscription signifierait la perte de la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Son candidat a tout misé sur le soi-disant « effet 11 janvier » puisqu’il a déclaré : « Après les attentats, il y a eu un sursaut républicain pour une France unie et belle, pas un sursaut vers le FN ». En réalité, le candidat du PS a misé une grosse partie de sa campagne sur le tout sécuritaire... dans la droite ligne de la pression à l’obligation pour toutes et tous de célébrer «les valeurs de la république » de la part d'un gouvernement qui mène sans relâche des guerres impérialistes et qui s’affiche sans vergogne avec des dictateurs ayant du sang sur les mains. Et qui approuve des sanctions les plus lourdes à l'encontre de tous ceux qui contestent : un prof de philo a été suspendu pour avoir organisé un débat dans sa classe qui aurait été une apologie du terrorisme, un délégué syndical de chez Bombardier a été licencié sous le même prétexte. Sans parler de cet enfant de 8 ans qui a été convoqué au commissariat pour des propos tenus en classe !
Mais l'Union sacrée ne peut suffire à faire voter pour le candidat d'un parti rejeté depuis des mois pour ses politiques d'austérité et antisociales. Car comme à Peugeot, le plus gros employeur de la région, où sur les chaînes les salariés sont cassés jour après jour par les cadences infernales, les horaires décalés, la précarité, ce sont les politiques anti-ouvrières menées par le PS au gouvernement qui entraînent la majorité de la population vers la misère et le désespoir.
Ne pas laisser le FN récolter les fruits de notre colère !
Avec 36,2% le FN pavane. Sa candidate a mené sa campagne sur deux fronts : la désindustrialisation d’une part, Marine Le Pen s’étant même invitée à une diffusion de tracts devant l’usine Peugeot de Sochaux et le « péril islamiste » d’autre part. Jouant sur les peurs entretenues après les attentats de Charlie hebdo et les assassinats de l’Hyper cacher, la candidate n’aura eu de cesse de répéter que son parti ne faisait pas d’amalgame mais n'a pas caché pour autant son principal fonds de commerce : l’immigré présenté comme un danger intérieur, avec le slogan de campagne « protégeons les Français ».
La solution ne viendra que de l’unité de notre classe sociale dans ses propres combats
La contestation à la politique du gouvernement ne s’incarne pas dans le vote FN dont chacune des voix est portée contre notre camp social. Mais c’est la politique au service des patrons des Valls et Hollande qui porte l’entière responsabilité de cette situation.
Ce scrutin n’échappe pas au profond rejet des élections par une large partie des classes populaires avec 60% d’abstention au premier tour, 20 points de plus qu’en 2012. Et pourtant, dans ce marasme généré par des années de politiques antisociales gouvernementales, une voix anticapitaliste s'est exprimée dans ces élections avec la candidature de Lutte Ouvrière qui a doublé son score de 2012 en passant de 208 à 404 voix. Cela reste très modeste mais dans un contexte électoral difficile c'est encourageant.
Nous avons aujourd'hui besoin de reprendre confiance dans nos forces pour faire entendre notre voix dans la rue. Car c'est uniquement par une mobilisation de l'ensemble du monde du travail, capable de faire reculer le patronat et le gouvernement, qu'on pourra stopper cet engrenage infernal de la misère, du racisme et des divisions au sein de la population.