On a assisté la semaine dernière à une passe d’armes bien huilée : le gouvernement de Valls, n’étant pas assuré d’une majorité pour la loi Macron, a dégainé l’article 49-3 de la Constitution lui permettant de faire passer en force une loi sans vote.
Quand les députés se chamaillent...
La droite (UMP et UDI) surjouant la dramatisation, a rédigé à la hâte une motion de censure qui, si elle avait été majoritaire, aurait obligé le gouvernement à démissionner. Il fallait bien que la droite trouve un moyen de se démarquer du PS alors même que Sarkozy a dû maintes fois rêver d’une loi Macron lorsqu’il gouvernait, tant elle est au service des patrons qu’il défend comme son successeur !
… à la fin, ce sont les salariés et les jeunes qui payent l’addition !
Valls n’a pas voulu prendre le risque que toute son allégeance au patronat concentrée dans la loi Macron ne soit au final pas votée. Cela aurait été un vrai camouflet pour l'ensemble du gouvernement et Hollande lui-même.
De la possibilité de généraliser des plans de licenciements au rabais à la généralisation du travail le dimanche, en passant par la destruction de la justice prudhommale, c’est une déclaration de guerre sociale que le gouvernement fait à l’ensemble des salariées et de la jeunesse. Et le gouvernement prépare déjà la suite : Valls présentera cette semaine les grands axes de la loi Rebsamen sur le « dialogue social » dont la presse annonce déjà qu’elle reprendra les propositions du MEDEF.
Le seul moyen de les faire reculer : unir nos forces et nos révoltes
La dernière fois que le 49-3 a été utilisé c’était par Villepin, premier ministre de Chirac en 2006 pour imposer le Contrat Première Embauche. Mais les jeunes qui étaient en grève dans les universités et les lycées, ont manifesté pendant des semaines entraînant avec eux les salariés alors même que la loi avait été adoptée. Par la mobilisation, ils ont imposé l’abrogation de ce nouveau contrat précaire spécial jeune.
À l’Assemblée nationale, les députés du PS et de l’UMP comparent leur degré de soumission au MEDEF, les « frondeurs » et le Front de gauche quant à eux veulent amender la politique du gouvernement au lieu de la rejeter. A nous de nous mobiliser car l’opposition aux plans du patronat et de gouvernement ne peut venir que des travailleurs.
Après avoir été dramatiquement silencieuses, les directions syndicales de la CGT, de FO et de Solidaires appellent enfin à une journée de grève interprofessionnelle le 9 avril prochain. Nous ne devons pas passer à côté de cette date mais au contraire, être massivement en grève, manifester dans la rue et nous réunir en assemblées générales pour discuter des suites à donner au 9 avril.
Il n’y aura pas d’autres moyens pour gagner que d’unir dans la lutte toutes celles et ceux qui se battent régulièrement pour des augmentations de salaires, contre des réorganisations du travail, pour des postes supplémentaires. C’est dès le 9 avril que toutes et tous ensemble, nous devons commencer à battre en brèche la loi Macron !