C’est donc reparti pour un nouveau round de négociations entre le gouvernement grec de Tsipras et ses créanciers, pour tenter de trouver un accord pour l’étalement du paiement de la dette. Pourtant, les travailleurs de Grèce ne doivent rien à personne. La dette de l’État grec n’est pas un fardeau pour ses créanciers, mais une vache à lait pour les États français et allemands et pour les banques de ces pays qui ont empoché de jolis taux d’intérêts par le biais des « plans d’aides » à la Grèce. La crise grecque a permis aux patrons de toutes nationalités de s'engraisser en rachetant à bas prix des entreprises publiques mais aussi en exploitant à outrance leurs salariés, la législation du travail ayant été démantelée et le Smic abaissé à 580 euros.
Solidaires car dans la même galère
En France le gouvernement Hollande est en train de faire passer en force la loi Macron à coups de 49.3 et sans débats au parlement. Ce projet de loi est une des pires attaques contre le monde du travail depuis son arrivée au pouvoir.
Les notaires ont su se faire entendre contre la loi Macron mais pas les salariés ! Les dirigeants des confédérations syndicales n'ont lancé aucune campagne d'information et encore moins de mobilisation pour faire barrage à cette loi, qui est une vraie bombe contre le droit du travail. Indemnités dues aux salariés en cas de litige avec l’employeur, visites médicales et possibilités de détecter les maladies professionnelles, droits des inspecteurs du travail, sanctions contre les patrons violant les droits syndicaux : la loi revoit tout à la baisse. Pour ne parler que des licenciements collectifs en cas de redressement ou liquidation judiciaire, la loi prévoit que l’administration pourra valider le plan de licenciements en prenant en compte les moyens de l’entreprise et non plus ceux du groupe. Un groupe, aussi riche soit-il, est donc censé ne plus être mis à contribution. La loi Macron légalise les plans de licenciements au rabais !
La généralisation du travail du dimanche est emblématique des reculs imposés par cette loi. La loi entérine l’ouverture des commerces jusqu’à 12 dimanches par an sur autorisation administrative. Quant aux salariés des « zones touristiques internationales », ils pourront être obligés de travailler tous les dimanches et en nocturne, car même si le principe du volontariat est inscrit dans la loi, combien d’employés se risqueront à refuser de travailler le dimanche ?
Une seule solution : la lutte des travailleurs et des peuples
En Grèce, la population ne l’emportera que par un rapport de forces instauré par ses manifestations et ses grèves... avec à la rescousse, la mobilisation de tous les travailleurs d’Europe, dont la nôtre.
Ici contre la loi Macron, il n'y aura pas d'autre solution qu'une mobilisation de l'ensemble du monde du travail, un mouvement de grèves suffisamment puissant pour faire reculer le gouvernement et les patrons. Aujourd'hui il y a des dizaines de grèves sur la question des salaires partout en France, c'est bien la preuve que les salariés n'en peuvent plus de leurs conditions de vie. Alors, plus que jamais, il faut se saisir de la grève interprofessionnelle du 9 avril prochain pour le dire tous ensemble et engager ainsi le bras de fer pour retrait de la loi Macron.