A La Poste, dans les hôpitaux, ou encore à Sanofi, comme dans bien d'autres entreprises, des salariés refusent de subir sans réagir les coups portés par leurs directions. Des grèves contre des projets de réorganisation, pour l'augmentation des salaires, l'arrêt de la dégradation des conditions de travail, ont lieu en ce moment dans le pays.
Une première victoire à La Poste
La direction bas-normande de La Poste espérait sans doute que son projet passe comme... une lettre à la poste ? Elle en a été pour ses frais. Il était question de remplacer une pause de 20 minutes rémunérée par une pause obligatoire non rémunérée d'au moins trois quarts d'heure sur le temps de midi. Rien que ça ! La direction escomptait ainsi pouvoir supprimer encore de nombreux emplois. Eh bien, ça n'a pas marché. Massivement, jusqu'à 100% dans certains bureaux, les facteurs de Basse-Normandie ont dit non, stop, ça suffit ! La manifestation à Caen le 24 février a réuni près de 600 personnes, du jamais vu. La force de cette grève était qu'elle touchait en même temps trois départements : Manche, Calvados et Orne. C'est cela qui a permis que La Poste recule rapidement, après deux jours de grève.
Mouvements sur les salaires
Que ce soit à L’Oréal, dans la grande distribution, parmi des sous-traitants de la SNCF, de nombreux mouvements ont lieu en ce moment sur les salaires, notamment à l’occasion des négociations annuelles obligatoires (NAO). Le plus emblématique est peut être celui de Sanofi, dont plusieurs centres sont touchés comme Ambarès ou Sisteron, où se mène une grève depuis plus de deux semaines. A l'heure où le nouveau PDG se voit attribuer 4 millions d'euros de cadeau de bienvenue avant même d'être arrivé, où des milliers d'emplois ont été détruits ces dernières années, les salariés revendiquent des augmentations de salaire. Car de l'argent, il est évident qu'il y en a : la somme versée aux actionnaires représente trois fois la totalité des salaires de l'ensemble des salariés Sanofi France !
Dans les hôpitaux, ça déborde
Plusieurs services d'urgence se sont mis en grève pour dénoncer le sous-effectif chronique dont ils souffrent, alors que la situation devient chaque jour plus catastrophique. Au Mans, à Cahors notamment, une partie du personnel des hôpitaux ont entrepris des mouvements de protestation, grèves, manifestations, pour dénoncer le manque de personnel, qui se traduit par des conditions de travail très dégradées, qui affectent bien sûr les patients.
Plus que jamais, la convergence des luttes s'impose
Les salariés sont maltraités, les actionnaires gâtés, ça ne peut plus durer ! C'est ce que nombre de salariés expriment par leur colère. C'est pourquoi il est important d'élargir la protestation au niveau national. Car, c'est sûr, les problèmes des services publics comme ceux du secteur privé, sont les mêmes. C'est pourquoi l'idée d'une grève interprofessionnelle contre l'austérité et pour le retrait de la loi Macron, appelée par les organisations syndicales CGT, FO, Solidaires et FSU, pour le 9 avril prochain est importante. Bien préparée, elle peut permettre d'exprimer massivement au niveau national, le ras le bol accumulé, et être un encouragement à mettre en place une convergence des luttes pour un véritable mouvement d'ensemble. L'utilisation du 49.3 par le gouvernement pour faire passer en force la loi Macron, qui démantèle le droit du travail, est la preuve que ce gouvernement n'est pas si fort et qu'on peut le faire reculer !