Depuis plusieurs mois, des salariés de nombreuses entreprises partout en France font grève pour obtenir de réelles augmentations de salaires. Ces grèves ont souvent comme point de départ les Négociations Annuelles Obligatoires parce que les salariés estiment avec raison que c'est en étant en grève qu'ils forceront les patrons à lâcher autre chose que les habituelles clopinettes présentées comme des « augmentations ». Ces grèves touchent des entreprises de toute sorte, de toute taille. Ce qui est nouveau depuis quinze jours c'est que les patrons cèdent de plus en souvent aux revendications, au moins partiellement. A Sanofi Sisteron il a fallu cinq semaines de grève pour que l'entreprise lâche 80 euros d'augmentation mensuelle. Les salariés publiaient chaque jour les dividendes empochés par les dirigeants du groupe... il y avait de quoi se motiver !
De l'argent, il y en a dans les caisses du patronat !
C'est plus que jamais le moment de faire grève pour les salaires car les patrons peuvent payer. Si on en doutait encore, il n'y a qu'à regarder les annonces des résultats cumulés des entreprises du CAC 40 pour 2014 : 64,4 milliards d'euros, avec une hausse de 37% ! Le trio de tête des heureux gagnants est formé par LVMH, Axa ET L’Oréal... les rois du luxe, de l'assurance et de la cosmétique aux quatre coins de la planète. Ces résultats vont permettre aux entreprises du CAC 40 de distribuer à nouveau 40 milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires.
Et pour les fonctionnaires aussi il faut des augmentations
Depuis 2010 et jusqu'à 2017 (au moins !) le point d'indice, qui détermine l'évolution des rémunérations des fonctionnaires est gelé. Les organisations syndicales, unanimes, estiment la baisse du pouvoir d’achat de près de 10 % depuis 2000. Une augmentation de 1 % de la valeur du point coûterait 1,8 milliard d'euros pour les trois fonctions publiques, alors que le gouvernement veut économiser 50 milliards d'ici à 2017 afin de coller aux objectifs du « pacte de responsabilité » qui offre aux grands patrons sur un plateau d'argent des milliards d'euros de cadeaux fiscaux.
Patrons et gouvernement, même combat !
Il faut que les grèves sur les salaires se développent à l'échelle nationale. Salarié-e-s du privé, salarié-e-s du public, en s'y mettant tous ensemble on aurait davantage de poids pour faire céder tous ceux qui nous exploitent. Y en a marre de se serrer la ceinture alors que les profits s'envolent. L'utilisation de l’article 49.3 par le gouvernement pour faire passer en force sa loi Macron, qui démantèle le droit du travail, est une provocation de plus pour encore mieux servir le patronat. Le 9 avril prochain, les syndicats CGT, FO, FSU et Solidaires appellent à une journée de grève interprofessionnelle, contre l'austérité et pour le retrait de la loi Macron. Le 9 avril doit nous permettre d'exprimer le ras-le-bol accumulé et être une première étape vers un mouvement d'ensemble.