Dimanche 20 septembre, Syriza, le parti d'Alexis Tsipras a remporté les élections grecques avec 35 % des voix. En coalition avec les « Grecs indépendants », un parti de droite nationaliste, il va poursuivre sa politique main dans la main avec l'Union européenne (UE), la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI).
Un plan d'austérité sans précédent
En janvier dernier, la victoire de Syriza avait incarné l'espoir de celles et ceux qui n'en pouvaient plus des sacrifices au nom de la crise et des exigences de l'Eurozone. Le 5 juillet, la population a voté à 61 % contre de nouvelles mesures d'austérité. Une semaine après, Tsipras capitulait, en signant un troisième « memorandum ».
Ce memorandum prévoit toute une série de mesures d’austérité contre la classe ouvrière et les classes populaires, le paiement de la dette aux gouvernements capitalistes et l’accélération des privatisations des services publics. Les impôts vont augmenter, les retraites diminuer. Et l'argent ira directement dans les coffres des banques françaises ou allemandes !
Aucune confiance dans les gouvernements capitalistes
Tsipras a convoqué des élections anticipées pour essayer d’éliminer l'opposition au nouveau memorandum. Mais les classes populaires de Grèce ne sont pas dupes : l'abstention a été de 45 %. Syriza perd 300 000 voix et quatre députés. Derrière, arrive la droite de la Nouvelle démocratie, qui soutenait le memorandum. En troisième place, l'extrême droite néo-nazie de l'Aube dorée gagne deux députés (passant de 17 à 19). Ce vote incarne bien le désespoir et la désorientation d'une partie de la population grecque face à des partis de gouvernement qui ne proposent qu'une même perspective.
L'ancienne gauche de Syriza fait moins de 3 % et est éliminée du Parlement. La gauche anticapitaliste révolutionnaire fait un tout petit score - moins de 1% - mais a eu le mérite d'avoir présenté un programme de lutte contre l’austérité, pour la rupture avec le capitalisme et ses institutions.
La solution, ce sont nos luttes
Syriza prétendait mettre fin à l'austérité en gouvernant avec les institutions capitalistes sans appeler à la lutte et à l'organisation des travailleurs et de la population. Dans ces conditions, les capitalistes, les dirigeants des entreprises, des banques, des institutions financières internationales n’ont eu aucune difficulté à imposer leur politique et continueront à le faire. Ils se moquent de la démocratie.
Seules l'organisation et la mobilisation indépendantes des travailleurs, des travailleuses, de la jeunesse, des classes populaires permettront de mettre fin à leurs diktats. Seule la force d'un mouvement puissant de grèves, de manifestations et le contrôle de l'économie par ceux qui produisent les richesses et un gouvernement des travailleurs issu de nos luttes permettra d'en finir avec leurs loi des profits, d’imposer nos revendications : l'annulation de la dette, le partage du temps de travail, l'augmentation des salaires et l'interdiction des licenciements, l'éducation, la santé, le logement pour tous.
Hollande a félicité Tsipras pour sa victoire contre les travailleurs. Une preuve supplémentaire qu'en Grèce comme en France, comme partout en Europe, c'est à ces gouvernements qui défendent les intérêts des riches et des patrons que nous devrons nous affronter en préparant un mouvement d'ensemble. L'exemple grec nous montre une nouvelle fois que ce n'est pas par les élections que notre sort changera.