Edito du 14 juin 2016

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 LA DERNIERE LIGNE DROITE

Nous voici à un tournant du mouvement, un de plus ! Nous en sommes à la grande montée sur Paris ce mardi 14 juin, la plus grosse manifestation depuis le début du mouvement anti loi travail. Encore une fois, des foules disent leur colère contre cette loi et son monde de précarité, de chômage et de bas salaires. La même affirmation depuis plus de trois mois, répétée, scandée sur tous les tons : votre loi de régression sociale on n'en veut pas ! Jusque dans le propre camp du gouvernement au Parlement, où faute d'une majorité, Valls a été contraint d'utiliser le 49-3.

Malgré toutes les manœuvres déployées contre les manifestants et les grévistes, le mouvement tient. Malgré les violences policières et les lourdes peines de prison s'abattant sur des jeunes, notamment à Rennes. Malgré le chantage visant "les grévistes prenant en otage" les victimes d'inondations, comme si les protestataires y étaient pour quelque chose dans les pluies diluviennes, et malgré le début de l'Euro, la colère ne faiblit pas et s'exprime fortement de manière multiforme dans tout le pays.

De l'argent, il y en a pour l'UEFA
Que n'a-t-on entendu sur le fait de gâcher cette grande fête du foot ! Fête probablement illustrée par les affrontements ô combien fraternels entre supporters à Marseille et Nice, qui ont "cassé" en 24 heures, bien plus que lors des manifestations contre la loi Travail ? Fête "populaire" coûtant 1,6 milliard d'euros d'argent public pour la rénovation des stades et la sécurisation des supporters, alors que l'argent manque pour tous les services publics ? Rien ne semble trop onéreux pour cet euro dont les retombées économiques seront essentiellement captées par l'UEFA et ses partenaires commerciaux, avec près de 900 millions d'euros de bénéfice net. Les intérêts de l'UEFA, éclaboussée par toutes sortes de scandales de corruption, priment donc sur ceux de la population, dans cette époque d'austérité. Comme l'affirme un collectif de professeurs et chercheurs dans le journal Le Monde : "il nous semble urgent de résister à l’asservissement idéologique du football dont se sert aujourd’hui le gouvernement pour étouffer le mouvement social, urgent de dénoncer l’exutoire mystificateur du ballon rond."

Et maintenant ?
Macron conspué à Montreuil, meeting de soutien au gouvernement annulé à Poitiers par peur des manifestants anti loi travail, les membres du gouvernement sont pris à partie partout et ne font les fiers qu'à la télé. Il est évident qu'ils sont dans une bien mauvaise situation. La question qui est dans toutes les têtes aujourd'hui est comment continuer le mouvement ? Comment le faire gagner ? Martinez devrait rencontrer prochainement la ministre El Khomri. Est-elle prête à retirer sa loi ? Sinon, cela n'aurait été qu'une tentative supplémentaire de noyer le poisson. Il n 'y a pas de négociation possible, cette loi, il faut la retirer, un point c'est tout.
Le gouvernement, depuis le début, compte sur l’essoufflement du mouvement. Il a eu tort jusqu'à présent. De conflit en conflit, de manif en manif, les salariés ont été nombreux à se mettre en mouvement et on voit bien à quel point c'est cela que craint le gouvernement : une convergence de luttes affectant tellement de secteurs que l'économie soit entièrement paralysée. Car pour obtenir la victoire, il semble plus que jamais nécessaire de ne pas laisser quelques secteurs comme les cheminots ou les éboueurs se battre seuls. C'est le moment ou jamais de jeter toutes ses forces dans le combat.




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