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Publié dans la presse du NPA
/ Un ouvrier candidat contre le monde des politiciens
Le cirque des primaires, de droite puis de « gauche », est passé... Le capitalisme n’a pas à trembler, il sera bien protégé !
Il
y a quelques mois, comme une entrée en matière de ce qui allait nous
attendre, on nous a d’abord bassinés avec Macron et sa politique
autrement... alors qu’il est comme tant d’autres politiciens un
serviteur assidu des patrons et des financiers qu’il a bien contentés
quand il était ministre. Il arrive à nous dire malgré tout, les yeux
dans les yeux, qu’il ne serait ni de droite ni de gauche... après avoir
contribué, entre autres, à la généralisation du travail dominical.
Fillon, la droite exemplaire... des magouilles et des affaires
Puis,
certainement pour continuer à nous faire rire, la primaire de la droite
est arrivée. Évidemment, après un quinquennat comme celui d’Hollande
qui a distribué des milliards d’euros au patronat, fait voter la loi
travail et expulsé plus de sans-papiers que sous le mandat de Sarkozy,
il fallait pour la droite monter d’un cran dans la réaction. Voilà donc
sorti du bois le vertueux Fillon, adepte de la Manif pour tous qui veut « défendre les valeurs françaises » et les partager « avec tous ceux qui dans leurs différences, aiment la France »...
Logiquement,
il a donc décidé d’appliquer ses valeurs à sa famille. Et voilà donc
que le gars, droit dans ses bottes, le candidat exemplaire de la droite à
la présidentielle, se trouve pris les mains dans le pot de confiture.
Mercredi dernier, une enquête préliminaire a donc été ouverte par
l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions
financières et fiscales avec, comme chefs d’accusation « détournement de fonds publics, abus de biens sociaux et recel de ces délits »...
Et pourquoi ? Parce qu’il semble que le poste d’attachée parlementaire
de Pénélope Fillon, femme de François, ainsi que son poste de
collaboratrice à une revue aient été fictifs ! Par contre, ce qui n’est
pas fictif, c’est l’indécence des sommes qu’elle aurait touchées : un
petit salaire de départ à 3 900 euros brut pour finir à 7 900 euros. Pas
si mal, surtout si c’était pour buller pendant une dizaine d’années...
Le compte est bon !
Hamon croit-il vraiment qu’il va nous refaire le coup ?
Pour
finir, Hamon est donc sorti gagnant de la primaire du PS et de ses
alliés grâce paraît-il à son profil « plus à gauche ». Et il faut avouer
qu’il a plutôt bien rusé le Benoît, à tel point qu’il a même failli
nous faire croire qu’il était dans les cortèges de tête des manifs
contre la loi travail ou qu’il a bloqué des raffineries au printemps
dernier, tellement il a voulu se démarquer du gouvernement Hollande.
Bien sûr, il était moins risible dans sa tâche que Valls qui nous a dit
main sur le cœur que lui président, c’en serait fini du 49-3, après en
avoir usé trois fois en quelques mois ! Mais pourtant, nous n’avons pas
la mémoire courte : Hamon a participé à ce quinquennat, il a même été
ministre à deux reprises, dont celui de l’Éducation nationale, et comme à
Hollande, on a toujours aujourd’hui envie de lui demander où sont les
60 000 postes annoncés ?
Alors, Hamon essaye de nous endormir : un
revenu universel de 750 euros pour tous. Mais qui pourrait vivre avec
une telle somme ? Et pour prétendument « résorber la grande précarité »
? Pour Hamon, une mesure vraiment radicale serait donc de nous laisser
moyennement précaires, voire pour les plus chanceux petitement
précaires, et de nous résoudre au chômage de masse, aux bas salaires et
aux licenciements comme moyens de pression permanent sur les salariéEs
et la jeunesse.
À nous de leur infliger une bonne claque sociale !
C’est
sur toutes ces vaines promesses sociales et cette réaction décomplexée
que se développe la gangrène du Front national. C’est pourquoi, dès
maintenant, nous devons préparer le premier tour social. Celui qui,
avant l’élection présidentielle, donnera le ton ; celui de celles et
ceux qui usent réellement leur vie, qui la passent à se tuer au boulot
pour des salaires de misère ; celui de notre camp social qui n’a que sa
force de travail pour survivre.
Nous avons expérimenté au
printemps dernier les premiers signes de convergence de lutte. Un an
plus tard, montrons à tous ces profiteurs professionnels, capables de
nous promettre la lune dans leur programme et de nous faire suer sang et
eau quand ils sont au pouvoir, que ce n’était qu’un tour de chauffe.
Salariés de la FNAC des Champs-Elysées à Paris, hospitaliers de la
clinique des Ormeaux à Tarbes, étudiants contre les fusions des
universités, enseignants de l’éducation prioritaire, salariés de Pôle
emploi (appelés à se mettre en grève les 6 et 7 mars) ou bien encore les
personnels de la santé (appelés eux aussi à la grève le 7 mars)...
Maintenant c’est toutes et tous ensemble qu’il faut y aller, reprenons la rue !
C’est ce message que Philippe Poutou, candidat du NPA à l’élection
présidentielle, portera durant toute la campagne.
Denise Sarraute
dans l'hebdo L'Anticapitaliste n° 369 (02/02/17)