Samedi ce sont de nouveau des dizaines de milliers de personnes qui sont descendues dans les rues dans tout le pays contre la loi dite de « Sécurité globale ». Et dans beaucoup d'endroits, elles se sont jointes aux manifestations contre le chômage et la précarité prévues le même jour. Et c'était bien normal, car la répression et les lois sécuritaires n'ont qu'un seul but : faire taire la colère sociale de plus en plus forte face à la misère et à la précarité galopantes.
La motivation dans les rangs des manifestants pour obtenir le retrait de l'ensemble de la loi « Sécurité Globale » est toujours là. Personne ne se laisse duper par les entourloupes autour de l'éventuelle réécriture de l'article 24, ni par la main sur le cœur de Macron lors de son interview à Brut la semaine dernière lorsqu'il a parlé de « violences inadmissibles » de certains policiers... Macron a quand même osé faire mine de découvrir l’existence des contrôles au faciès et a même désavoué les mots de Darmanin pour lequel les policiers auraient juste « déconné ». Et il a proposé un numéro vert pour ceux qui voudraient dénoncer des policiers « déconnants ».
La violence de ce système économique
Pas un jour ne passe sans que des charrettes de licenciements ne soient annoncés, notamment au sein de très grands groupes capitalistes, chez Sanofi, Danone, Auchan, Safran, Elior, Latécoère, Carghill, Bridgestone... 35 000 en tout depuis septembre au bas mot. Malgré le plan d’aides massives à ces grands groupes capitalistes, ceux-ci ont toute liberté pour jeter des travailleurs dans la misère en pleine crise liée à la pandémie. L’argent magique que le gouvernement a sorti de son chapeau, qu’il a refusé aux hôpitaux publics et aux Ehpad, se rendant responsable de milliers de morts, sert aujourd’hui à licencier en toute impunité ! C’est cela la violence de ce système économique : nous sommes « libres » d’aller pointer au chômage, les petits commerçants de mettre la clef sous la porte, tandis que les capitalistes empochent les milliards et imposent des reculs aux travailleurs.
C'est pour cela que l'appel lancé par les salariés des TUI, entreprise du secteur du tourisme, elle aussi touchée par un plan de licenciement massif, à se regrouper pour construire une riposte commune a été entendue par de nombreuses équipes syndicales et militantes depuis plusieurs semaines maintenant. Une manifestation nationale pour l'interdiction des licenciements aura lieu à Paris le 23 janvier suite à cette coordination. Ce sera une étape essentielle pour faire renaître à une large échelle la conscience de la nécessité d'un mouvement d'ensemble, de grève, interprofessionnel, pour stopper l'ensemble de la politique anti-sociale du gouvernement et du patronat.