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/ Austérité, chômage, guerres... Hollande, trois ans au service du MEDEF
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Publié dans la presse du NPA
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Pour souffler les bougies de ses trois ans de présidence, Hollande est invité par ses amis saoudiens, adeptes des décapitations et flagellations quotidiennes et ennemis des processus révolutionnaires dans le monde arabe. Mais avant, il passera récupérer son cadeau au Qatar : 6 milliards d’euros pour la vente de 24 Rafale !
Hollande n’a eu de cesse de faire la démonstration de sa soumission totale au capitalisme. D’abord en réaffirmant son autorité politique sur l’Afrique, un continent que l’État français a largement contribué à mettre à sac.
Du sang sur les mains !
Les interventions au Mali et en Centrafrique, sous prétexte de protection des populations contre les « islamistes », sont en fait une formidable opportunité de maîtrise des territoires du Sahara. C’est l’occasion de trouver de nouvelles parts de marché et de protéger des intérêts économiques : l’uranium du Niger ou les réserves de pétrole et de diamants encore non exploitées en Afrique centrale. Et si l’intervention en Libye est pour le moment mise de côté, elle n’est pas abandonnée : une base militaire est déjà installée dans le nord-est du Niger, près de la frontière libyenne.
Parce que l’armée française, récemment accusée de viols sur enfants en Centrafrique, n’est en rien une protection ou un refuge, c’est par dizaines, par centaines de milliers que les populations fuient les zones de guerre et de misère. En 2014, selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés, 219 000 personnes ont tenté la traversée de la Méditerranée via différents points d’accès à l’Europe et 3 500 ont perdu la vie. Et la France joint sa voix à tous les autres faiseurs de morts et de clandestins : l’Europe ne pourrait pas accueillir toute « la misère du monde »...
Mais cette misère n’existe que parce qu’une poignée de capitalistes s’octroie le contrôle des richesses et exploite les travailleurs aux quatre coins de la planète, en les mettant en concurrence pour mieux les diviser et faire baisser le « coût du travail » !
Et avec près de 4 milliards de plus au budget des armées, Hollande nous annonce déjà la couleur : pas de répit pour l’austérité et les économies réalisées sur le dos de la santé ou du logement !
Gouvernement et MEDEF, même combat !
Le président du MEDEF n’aura eu qu’à faire les gros yeux pour que Hollande, déjà convaincu que la répartition des richesses ne se fait qu’entre riches, rende réel le rêve de Sarkozy et de l’UMP : des millions d’euros pour les entreprises sans avoir besoin de promettre des créations d’emplois ; la banalisation du travail du dimanche, mesure-phare de la loi Macron ; la répression syndicale et sociale en guise de dialogue social (révocation de Yann Le Merrer, fonctionnaire à La Poste dans le 92, de la prison ferme pour Gaëtan, étudiant à Toulouse, arrêté lors d’une manifestation contre les violences policières). Enfin, entre la possibilité pour les enseignants de signaler directement au procureur de la République des élèves jugés déviants et la loi sur le renseignement votée mardi 5 mai, il s’agit dans les deux cas, sous couvert de lutter contre le « terrorisme », de faire de chaque individu contestataire un suspect potentiel contre la République, et donc un bon client pour la mise sur écoute sans autre forme de procès que l’accord du Premier ministre.
Derrière ses lois et annonces, il y a la vérité des prix : en France en 2015, plus de 8 millions de personnes vivent avec 964 euros par mois ; un enfant sur cinq est pauvre ; 3,6 millions de personnes sont mal-logées ou sans-abri ; plus d’un ménage sur cinq souffre du froid ; une personne sur cinq renonce aux soins de santé ; entre 5 et 6 millions de personnes sont en exclusion bancaire et 765 000 ménages sont surendettés.
Et ce n’est pas fini : dans le projet Macron 2, serait en discussion le CDI sur projet, une sorte de contrat stable mais au mérite. Et après celle de 2013, une deuxième réforme des retraites est également dans les tuyaux, avec un allongement de la durée de cotisation à 65 ans !
En finir avec ce gouvernement !
Il faut que ça s’arrête tant ce gouvernement génère chaque jour un peu plus d’inhumanité et de barbarie. Postiers/ères de Normandie contre les réorganisations, salariés/ées de Carrefour Market et de dizaines d’autres boîtes en grève pour des augmentations de salaires, autant d’équipes qui se sont saisies de la journée de grève du jeudi 9 avril pour exprimer un ras-le-bol global et tenter d’entrevoir les moyens d’en finir avec cette destruction organisée de leur vie.
Mais n’en restons pas là : la seule manière d’en finir avec Hollande, sa clique et le système qu’il défend, c’est un nouveau mai 68 qui aille jusqu’au bout !
Denise Sarraute
Dans l'hebdo L'Anticapitaliste n° 288 (07/05/15)