Cela fait désormais trois ans que Hollande et le parti socialiste sont au pouvoir. Trois ans de fidélité sans faille aux intérêts du patronat... qui auront fait ressusciter Sarkozy et grimper le Front National et le taux de chômage à des niveaux jamais atteints ! Et le gouvernement n'a pas l'intention de s'arrêter là : une loi Macron 2 est déjà en préparation, avec en discussion un CDI « sur projet », une sorte de contrat stable mais au mérite, et la deuxième réforme des retraites du mandat est également dans les tuyaux, avec un allongement de la durée de cotisation à 65 ans !
Stop ou encore ?
Toutes celles et tous ceux qui en ont ras le bol de cette politique antisociale ont participé ou ont vu avec sympathie la journée de grève et de manifestations du 9 avril dernier, appelée par la CGT, FO, Solidaires et la FSU. Cette journée d’action unitaire et interprofessionnelle, qui était la première depuis un an, a été la plus importante mobilisation du monde du travail face au gouvernement PS-MEDEF. Sans être un raz de marée, alors qu'un début de réchauffement du climat social faisait l'actualité avec des débrayages et des grèves pour l'augmentation des salaires notamment, le 9 avril a été un succès pour celles et ceux qui voulaient se regrouper pour faire entendre la colère ouvrière. Cette journée appelait une suite rapide pour permettre d'élever le niveau d'affrontement face à ce gouvernement qui frappe sans relâche. C’est pour l'instant raté. Après n'avoir offert comme prolongement que la préparation du 1er Mai, les directions syndicales ne parlent désormais que d'une hypothétique journée d'action en juin, c’est-à-dire deux mois après le 9 avril, et après le vote de la loi Macron et le début des discussions parlementaires autour de la loi Rebsamen sur le « dialogue social ».
Il n'est plus temps d'hésiter !
Les grèves des trois derniers mois sur les salaires dans de nombreuses entreprises du privé comme chez Sanofi ou Carrefour Market, les bagarres contre les réorganisations à la Poste ou celles ininterrompues contre les licenciements, montrent que parmi les salariés, ce n'est pas l'envie de se battre qui manque. Ce qui manque, c'est la coordination, la convergence de toutes ces bagarres au niveau national, la généralisation des grèves à l'ensemble d'un secteur professionnel ou géographique, pour aller vers le blocage de l'économie.Une nouvelle occasion d'en découdre avec le gouvernement se présente avec la grève appelée dans l’Éducation le 19 mai par la quasi-totalité des syndicats d'enseignants contre la nouvelle « réforme » du collège. Najat Vallaud-Belkacem, Valls, Hollande, tous sont montés au créneau pour défendre cette « réforme », nouvelle attaque majeure contre le service public de l’Éducation nationale. Sarkozy et des parlementaires de droite ou du centre se sont insurgés contre la réforme. Mais leurs critiques portent sur quelques aspects qui masquent l’enjeu véritable de la réforme : l’autonomie des établissements, leur mise en concurrence, faire voler en éclat tout cadre national des horaires, des programmes et des diplômes, avec à la clef une explosion des inégalités entre les élèves. Tous les enseignant-e-s déterminés à faire ravaler son projet au gouvernement savent qu'une seule journée de grève ne suffira pas, qu'il faudra un mouvement prolongé de l'ensemble des salariés de l’Éducation, de la maternelle à l'Université. Et ce serait un sacré signal d'encouragement pour tous les salarié-e-s du pays !