Les télévisions européennes ont relayé les images choquantes de milliers de réfugiés syriens, afghans, irakiens ou somaliens, parqués dans des conditions inhumaines sur l'île grecque de Kos, dans un stade ou sur le rivage, à même le sol. Cette petite île, d'ordinaire un paradis pour touristes, s'est transformée en un véritable enfer sur terre pour ces hommes, ces femmes et ces enfants qui ont tout quitté pour une vie meilleure en Europe. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), sur 224 000 réfugiés arrivés par la Méditerranée depuis janvier, près de 124 000 sont entrés par la Grèce, un chiffre multiplié par sept par rapport à 2014. Et plus de 2 300 ont perdu la vie avant même de toucher le sol européen, noyés ou asphyxiés dans les cales de bateaux surchargés ! Les dirigeants des grandes puissances sont les responsables de cette hécatombe : en pillant les ressources des pays d’où viennent ces migrants, en y entretenant des guerres et en entourant de barbelés les pays plus riches, ils les poussent à prendre tous les risques pour fuir.
L'Europe des barbelés et de la chasse aux sans-papiers
Qu'ils arrivent en Grèce, en Italie ou ailleurs, ces migrants sont traités comme des pestiférés, dont aucun pays européen ne veut. En Hongrie, les réfugiés sont enfermés dans des camps qui n'ont rien à envier à des camps de concentration. Le Liban, un petit pays de 4 millions d’habitants, accueille 1 million de réfugiés syriens. La France, un pays riche de plus de 66 millions d’habitants, n'en a accueilli que 5000 au compte-gouttes depuis 2011 ! A la frontière franco-italienne, entre Vintimille et Menton, tous les trains doivent s'arrêter dans la petite gare de Garavan : la police aux frontières parcourt les wagons en contrôlant systématiquement les passagers n'ayant pas la peau blanche, pour refouler tous ceux qui n'ont pas de papiers ! Ces contrôles au faciès, de même que les tests osseux imposés aux jeunes de moins de 18 ans pour vérifier qu'ils « ne trichent pas », sont des pratiques d'un autre âge qui relèvent du racisme d’État le plus brutal, et c'est le gouvernement Hollande-Valls qui les pratique sans état d’âme !
La France de la matraque
A Paris, les migrants de la Chapelle, après avoir été dispersés dans de multiples lieux d'hébergement, sont toujours en butte aux tracasseries administratives et au harcèlement policier. Certains d'entre eux ont entamé une grève de la faim le 11 août au soir, afin de protester contre leurs conditions d’hébergement et l’absence de prise en charge administrative, et avec le soutien d'autres réfugiés, ils ont décidé d'occuper un centre géré par Emmaüs. La police a alors pénétré brutalement dans le centre, arrêtant quatre militants et réfugiés qui ont passé 48 heures en garde à vue avant d'être poursuivis en justice. Si la France sait parfois être une « terre d’accueil », c'est seulement pour les dictateurs d’Afrique ou des différents émirats pétroliers, qui peuvent s'offrir des plages sur la Côte d'Azur ou des hôtels particuliers du côté des Champs-Élysées. Pour les autres, c'est la traque, puis la matraque !
En se battant collectivement, les migrants de Menton et de Paris montrent la voie, car l’heure est à la solidarité internationale des exploités face aux défenseurs du système. Accueil des réfugiés dans des conditions dignes, régularisation de tous les sans-papiers, droit de circulation et d’installation en France et dans l’Union européenne : voilà nos revendications. Les seuls étrangers sur cette terre, ce sont les riches et les patrons !