Home / Actualité /
Éducation /
Entreprises /
Fonction publique d'État /
Fonction publique territoriale /
Lutte de classe /
Mobilisations /
Publié dans la revue A&R /
Secteur santé-Sécu-social
/ Fonction publique : une grève d’intérêt général
10:15
Actualité
,
Éducation
,
Entreprises
,
Fonction publique d'État
,
Fonction publique territoriale
,
Lutte de classe
,
Mobilisations
,
Publié dans la revue A&R
,
Secteur santé-Sécu-social
Edit
Le 26 janvier, les salariés de tout le secteur public sont appelés à la grève pour la première fois depuis bien longtemps.
Dans un premier temps, l’intersyndicale du second degré, rassemblant les syndicats opposés à la réforme du collège, avait appelé à une nouvelle journée de mobilisation dans les collèges. La cinquième depuis le 9 avril dernier… sans que jamais il n’y ait eu une réelle volonté des directions syndicales de construire un mouvement allant au-delà d’une simple journée d’action sans perspectives. Au contraire, depuis le samedi 10 octobre, date d’une importante manifestation nationale à Paris, ni le SNES ni les autres syndicats n’ont cherché à exploiter la colère des enseignants pour préparer une grève reconductible. Chacun a été renvoyé dans son collège pour boycotter les formations de mise en place de la réforme : moyen d’action qui, tout en étant suivi, n’a évidemment eu aucun impact vis-à-vis du gouvernement.
Puis, la CGT, FO et Solidaires ont décidé d’appeler à la grève dans les trois versants de la fonction publique à la même date, avec une démarche inhabituelle consistant à déposer un préavis de grève commun et à diffuser plusieurs affiches cosignées. Si la FSU n’a pas souhaité se joindre à l’appel, prétextant d’une part que « l’arc de forces » n’était pas assez large, et prétendant d’autre part qu’une grève de toute la fonction publique risquait de rendre invisible la mobilisation contre la réforme du collège, plusieurs de ses syndicats nationaux – dont le SNUIpp – et la majorité de ses sections départementales appellent à la mobilisation.
L’austérité, ça suffit !
Dans la santé, l’éducation, les administrations ou les collectivités territoriales, les travailleurs subissent de plein fouet l’augmentation de la charge de travail qui empêche le bon fonctionnement des services. La réforme territoriale impactera des milliers de fonctionnaires, forcés de changer de lieu d’affectation ou d’assumer de nouvelles missions, si ce n’est de changer de métier. Et alors qu’un rapport sur le temps de travail des fonctionnaires doit être remis au gouvernement en février, la Commission de finances du Sénat propose déjà plusieurs hypothèses et calcule les économies qui pourraient être réalisées sur le dos des agents : le passage à 36 heures hebdomadaires pour deux milliards d’euros d’économies et 77 000 emplois en moins, 37 heures et demie pour cinq milliards et 190 000 postes… Pendant ce temps-là, le point d’indice qui sert au calcul du salaire des fonctionnaires est toujours gelé, et son gel a provoqué depuis 2010 une baisse de 14 % du pouvoir d’achat. Seule la mobilisation peut changer la donne lors des négociations salariales qui doivent s’ouvrir en février, la ministre Marylise Lebranchu ayant déjà prévenu que ses propositions ne seraient « peut-être pas à la hauteur de ce qu’espèrent les fonctionnaires ».
Pour que le 26 janvier ne reste pas sans lendemain, il est d’ores et déjà nécessaire de discuter des suites de cette mobilisation, en s’appuyant sur les secteurs les plus fortement mobilisés, comme l’éducation, les finances ou la territoriale. La première journée nationale d’action depuis l’instauration de l’état d’urgence aura valeur de test. Sa réussite est une étape essentielle pour l’ensemble du monde du travail.
Aurélien Perrena et Gaël Klement