Solitude, précarité et enfermement dans des logements exigus et parfois insalubres, … Les étudiants et les étudiantes voient leurs conditions de vie et d’études s’aggraver depuis le début de la pandémie. Beaucoup décrochent (au moins 45 000 depuis la fermeture des facultés en novembre dernier), ne trouvent pas de stages, cherchent des boulots qui se raréfient, ne mangent plus à leur faim...
Les jeunes dans la galère...
L’isolement, notamment causé par la fermeture des facs, se fait terriblement sentir, allant parfois jusqu’aux suicides qui ont fait l’actualité. Dans les AG et sur les réseaux sociaux, de nombreux témoignages insistent sur le caractère insupportable du confinement tel qu’il est imposé aux jeunes. Le hashtag #etudiantsfantomes a été énormément relayé ces dernières semaines par les jeunes. Ils ont décidé d'exprimer sur les réseaux sociaux leur fatigue et leur colère, s'estimant oubliés par le gouvernement dans la gestion de la crise sanitaire. Pour que la réouverture des universités dans les meilleures conditions (sanitaires et pédagogiques) soit autre chose qu'un horizon lointain, il faudrait bien plus de moyens : des milliers d'embauches de personnels et de profs et la réquisition de locaux. Et derrière les problématiques universitaires, la situation des étudiants expose l’impossibilité d’avoir accès à un revenu ou un logement correct pour l’essentiel des jeunes.
Les jeunes en colère !
Les prises de parole dénonciatrices et les manifestations, notamment celles qui ont eu lieu le 20 janvier dernier, sont l’expression d’une colère face au mépris du gouvernement, et à l’avenir que leur réserve la société qui leur dit « Étudie (comme tu peux), travaille (si tu peux) et tais-toi ! ». Ce qu’on leur demande d’accepter, ce sont les licenciements massifs qui vont des salariés en CDI aux jeunes payés au noir, la quasi-disparition des liens sociaux, la restriction des libertés symbolisée par la loi sécurité globale et la répression policière, à l’image de l’intervention des flics interpellant des étudiants comme à Paris IV le 7 janvier lorsqu'ils ont refusé de passer des partiels dans conditions inacceptables. C'est finalement le sort qui est réservé à des pans entiers du monde du travail que la jeunesse étudiante est en train d'expérimenter dans sa chair à une échelle encore plus large qu'avant la pandémie de Covid-19.
Le 15 février, soyons aux côté d'Ayoub, Barth, Selim et Victor
Alors que la situation des étudiant-e-s s’aggrave considérablement, comme le dénonce la jeunesse actuellement mobilisée, il est plus que jamais essentiel de défendre les militant-e-s qui luttent contre l’aggravation des conditions d’existence des jeunes. Lundi prochain, quatre étudiants de l'université de Nanterre, Ayoub, Barth, Selim et Victor, passeront en procès au tribunal de grande instance de Nanterre pour leurs activités syndicales. Ils risquent des amendes lourdes et même de la prison. Alors que ce sont des désaccords politiques qui opposaient la présidence de Nanterre, soumise aux directives du gouvernement et des réformes sélectives, et ces jeunes syndicalistes, qui revendiquent une université gratuite et ouverte à toute et tous, M. Balaudé, alors président, avait décidé d'entamer des procédures judiciaires contre eux, en portant devant le tribunal des fausses accusations à leur égard. Soyons nombreux et nombreuses à accompagner ces quatre étudiants lundi prochain aux portes du tribunal pour que la seule issue de leur procès soit la relaxe ! Plus que jamais, étudier est un droit, militer n'est pas un crime !