La semaine dernière, plus de 800 migrants sont morts noyés en Méditerranée suite au naufrage du chalutier dans lequel ils étaient enfermés. Ils fuyaient la Syrie, chassés par la guerre qui dure depuis 4 ans. Ils sont passés d'un enfer à un autre, tel « les damnés de la terre », poussés à l'exil, par les massacres, les guerres ou la misère partout sur la planète, et rejetés par les dirigeants de l'Union européenne qui laissent crever les peuples à leurs frontières alors même qu'ils sont les principaux responsables de tout ce chaos.
Le bal des hypocrites
Comme après chaque naufrage en Méditerranée ou autre catastrophe engendrée par la barbarie du système capitaliste, les chefs d'Etat des pays les plus riches font mine de s'émouvoir, annoncent des mesures « pour que cela ne se reproduise pas », mais continuent à fermer leurs frontières, à piller les richesses de la planète et à préserver les intérêts de leurs multinationales ou de leurs banques au mépris des droits des peuples, d'abord ceux des pays les plus pauvres. Le gouvernement français de Valls-Hollande n'échappe pas à la règle : près de 4 millions de Syriens ont fui leur pays depuis 2011, la France n'en a accueilli que 3000 ! Les capitaux circulent librement mais les peuples sont enfermés. Il n'y a aucune fatalité à ces naufrages, ce sont les puissants de ce monde les responsables !
Ce n'est pas la fatalité qui est en cause, mais le système !
Avec le tremblement de terre au Népal, on a aussi une nouvelle fois l'illustration qu'aucune catastrophe n'est « naturelle » avec le capitalisme. Quand un puissant séisme se produit dans un des pays les plus pauvres de la planète, comme on avait pu le voir en Haïti en 2010, le nombre de victimes, les conséquences matérielles, le désastre sanitaire sont décuplés. Le Népal fait partie des dix pays les plus pauvres du monde et ce n'est pas l'industrie touristique de masse aux mains des grands tour-opérateurs occidentaux qui a permis à sa population de sortir de la misère. Cela faisait des années que les scientifiques annonçaient un tel séisme au Népal. Mais les immeubles en ciment construits à la va-vite pour faire face à l'urbanisation forcenée à Katmandou et les habitations traditionnelles en bois, vétustes, des quartiers pauvres se sont effondrés comme des châteaux de cartes. Seules les habitations des nantis, construites aux normes antisismiques ont résisté. Les pays riches vont envoyer un peu d'aide humanitaire, ce sera une goutte d'eau dans un océan de désolation.
Ce système est pourri, changeons-le !
Toutes ces catastrophes subies par les populations les plus démunies doivent nous inciter à manifester nombreux-ses vendredi 1er mai pour exprimer notre solidarité mais aussi notre rage, notre colère, notre dégoût de ce système et de ceux qui le défendent et qui en profitent. En effet, vendredi 1er mai, c'est la journée internationale de lutte et de manifestations des travailleurs. Cette journée a été créée par le mouvement ouvrier il y a plus de 120 ans pour essayer de rendre concrète l'idée que les exploités n'ont pas de patrie et qu'au-delà des frontières ils ont les mêmes intérêts et qu'ils constituent une seule et même classe, celle qui pourra renverser ce système profondément barbare et injuste. Alors réaffirmons le droit de toutes et tous à circuler librement et à s'installer là où ils le souhaitent. Réaffirmons que la vie humaine vaut plus que tous les profits des capitalistes, qu'ils soient ici ou ailleurs ! Réaffirmons notre espoir d'un monde débarrassé des frontières, de l'exploitation et de la misère.