La grève reconductible s'étend
Notre détermination et notre nombre
peuvent faire plier le gouvernement !
On pensait cette semaine décisive et nous avions raison
Cette semaine a bien été décisive. Pas encore parce que des millions de salariés sont en grève, les usines paralysées mais parce que l'idée que c'est cette perspective qu'il faut atteindre pour dégager la loi Travail et peut-être aussi son monde, a passé un cap.
Les raffineries d'abord bloquées sont aujourd'hui, pour nombre d'entre elles en arrêt ou en passe de l'être. Sur 5 raffineries Total, 4 sont en procédure d'arrêt. Celle de Petroineos (Lavera) près de Marseille est en débit minimum vers l'arrêt, de même que pour au moins une des deux Esso.
Des dépôts de carburants ont été bloqués puis débloqués par la police mais sans que nous n'ayons dit notre dernier mot. La conséquence immédiate c'est la pénurie dans déjà 20 % des pompes en Normandie.
Dans le même temps, les cheminots engageaient, dans un certain nombre de gares parisiennes notamment, des départs en reconductible. Depuis une semaine, le trafic est fortement perturbé sur un certain nombre de lignes ; ces perturbations devraient augmenter en milieu de semaine à l'approche de la prochaine journée interprofessionnelle du jeudi 26 mai.
C'est pourquoi la journée de grève du 19 mai a été plus importante, parce que malgré l'intersyndicale et ses journées saute-mouton, malgré la CGT cheminots et ses 48 heures de grève par semaine plutôt qu'un départ franc en reconductible, une frange significative de salariés, dans ces secteurs, est désormais prête à sérieusement en découdre.
Élargir la reconductible, se coordonner, construire la grève générale
Notre mobilisation qui dure depuis deux mois et demi est multiforme : un secteur déterminant vient d'entrer dans la danse et donne une idée de ce que veut dire couper la pompe à fric, ce sont les raffineries. Ils entraînent et redonnent confiance, dans leur sillage, à de nombreux salariés comme en Normandie par exemple; un secteur s'engage dans la reconductible, même en étant minoritaire, mais sa force de nuisance pour le bon fonctionnement de la machine est important, ce sont les cheminots; et enfin, depuis des semaines, se tissent des liens, notamment par le biais des rencontres aux nuits debout et aux actions qu'elles ont organisées, entre différents secteurs comme des postiers, des enseignants, des travailleurs sociaux.
Ce qu'il nous faut maintenant c'est étendre la grève reconductible. Le jeudi 2 juin, la CGT RATP appelle déjà les personnels à partir en grève illimitée. Il devient désormais urgent que tous ces secteurs mobilisés puissent se rencontrer et se coordonner, localement, afin de devenir une force d'entraînement et de conviction suffisamment importante pour que le 14 juin devienne bien plus qu'une journée ne manifestation nationale à Paris mais une véritable première journée de grève générale et de paralysie du pays, où public et privé se retrouvent et où la perspective de ne pas reprendre le travail le lendemain devient concrète pour encore plus de travailleurs.
Dès maintenant, ce sont ces discussions que nous devons entamer chacun dans nos secteurs, avec nos collègues car nos revendications catégorielles auront bien plus de chance de gagner si nous nous y mettons maintenant que le climat social se réchauffe, que nous ne sommes pas tout seuls à exprimer notre colère face à cette politique gouvernementale qui affame la majorité d'entre nous pour gaver le patronat.
La convergence des luttes, l'amplification des grèves reconductibles peuvent être à portée de main.
Le 26 mai, public, privé, tous en grève pour le retrait de la loi El Khomri et son monde !