Édito du 02/11/16

D’Alep à Mossoul, stop aux interventions impérialistes !

Ouverture des frontières et régularisation de tous les sans-papiers !



D’alliances en rivalités, ce sont toujours les populations qui payent le prix fort !

Depuis plusieurs jours, l’offensive guerrière de la coalition internationale contre les troupes de Daesh à Mossoul a franchi un nouveau cap. Ainsi les milices chiites Hachd al-Chaabi soutenues par l’Iran ont fait leur irruption. Ce bras armé du régime iranien en Irak procède à des massacres lors d’opérations de reconquête de territoires comme ce fut le cas à Fallouja en juin dernier. La Turquie d'Erdogan voit d’un mauvais oeil l’arrivée de ces milices dans le secteur et le gouvernement kurde de Barzani fait quant à lui pression pour qu’elles n'entrent pas dans Mossoul et se contentent de prendre les villages au sud ouest de la ville.

Et pour couronner cet attelage, on apprend que le chef suprême de ces milices est classé parmi « les terroristes » par le gouvernement américain depuis 2009 ! Mais peu importe l’étiquette. Dans la bataille de Mossoul, les grandes puissances, États-Unis en tête, ne sont pas regardant : l’objectif est de vaincre Daesh et ses « terroristes » du moment, quitte à s’appuyer sur les « terroristes » d’hier. Le rôle de ces groupes chiites est de couper la route de la retraite des troupes de Daesh vers leur fief de Raqqa en Syrie. Le prix à payer de cette reconquête pour les habitants de la ville et de ses alentours s'annonce d'ores et déjà catastrophique.

Deux conflits étroitement liés, des crimes en masse à l’arrivée
 
Les forces coalisées contre Daesh annoncent qu'elles ont tué près de 900 de ses combattants sur les 7000 qui contrôlent la région de Mossoul. Les soldats de l'Etat Islamique ont kidnappé 8000 personnes lors de leur retraite d'un des villages à l'est de la ville pour s'en servir comme bouclier humain et en ont massacré 250 autres. Plus de 17 000 personnes ont déjà fuit la zone des combats. 3,3 millions de personnes vivent déjà dans des camps de réfugiés dans le pays. Certains déplacés irakiens prennent la direction de la frontière syrienne et doivent parcourir la zone désertique de Rajm Al-Saliba avant de l'atteindre, avant d'être longuement fouillés et examinés par les combattants de l'Armée Syrienne Libre qui contrôlent la frontière dans la région d'Alep et qui craignent les infiltrations de combattants de Daesh.

Les bombardements effectués tout au long de la même semaine par l'aviation russe contre la partie est d'Alep qui continue à échapper au contrôle du dictateur Assad a fait plusieurs dizaines de morts parmi des enfants sur les bancs de l'école. Les populations des deux côtés de la frontières irako-syrienne sont depuis près de trois décennies les victimes des jeux des grandes puissances (dont la France de Hollande) pour la sauvegarde de leurs intérêts économiques et militaires.

C’est pas les migrants qui sont de trop, c’est ce gouvernement au service du capital

Ce sont bien tous ces conflits armés, ces dictatures soutenues voire mises en place par les impérialistes européens et états-uniens qui jettent sur les routes des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants. Et pour toute réponse, ils n’auront trouvé en guise d’accueil en Europe que les murs des frontières, les camps et les violence policières. Après Calais, c’est à Paris que les camps sont saccagés et les migrants contrôlés, fouillés comme des voyous. 

Alors oui décidément, que l’on soit migrant-e chassé par la guerre et la misère, jeune de quartier populaire victime de contrôle incessants au faciès, syndicaliste réprimé pour son action, travailleuses et travailleurs licenciés comme des malpropres, lycéen-ne-s, étudiant-e-s, nous appartenons toutes et tous au même camp social, nous avons toutes et tous intérêt à continuer le combat, ensemble, contre ce gouvernement et le monde capitaliste qu’il défend !

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