Sarkozy ne sera donc pas de nouveau candidat. Malgré son zèle pour promettre une politique encore plus raciste, sécuritaire et antisociale, la droite a fait le choix de Fillon, c’est-à-dire d’un programme allant toujours plus loin dans la réaction : retour en force du catholicisme le plus rétrograde, abrogation de la loi sur le mariage pour tous et toutes et record de suppressions de postes dans la Fonction publique…
Pour le capital : l'embarras du choix
Ce sont donc Fillon et Juppé qui vont concourir pour représenter la droite à la présidentielle. Quel suspense ! Leur programme est celui du capital : supprimer des emplois publics, baisser les salaires, détricoter le Code du travail, faire la guerre aux pays du Sud et aux étrangers, répandre l'islamophobie pour diviser notre classe sociale, envoyer les flics réprimer toute révolte dans les quartiers populaires ou dans les entreprises...
Quant à l'ex-ministre du gouvernement Hollande, Macron, le « boucher » du dimanche, il a annoncé sa candidature. Ministre, il a fait passer ses lois pour faire travailler plus celles et ceux qui ont un emploi tout en gelant les salaires... Ou pour faire prendre des cars aux classes populaires qui n'ont pas les moyens de se payer le train (baisser les prix des trains ou augmenter les salaires ne lui est pas passé par la tête, normal quand on est millionnaire).
Quant au PS : Valls ? Hollande ? Leur politique a consisté à détruire le Code du travail, à offrir des millions aux grandes entreprises et aux plus riches, à repousser l'âge de la retraite, à geler les salaires, à supprimer des postes dans les services publics, à faire la guerre... et à envoyer la police réprimer ceux et celles qui essayaient de relever la tête. Tout le monde les déteste et tout le monde a raison.
De son côté Marine Le Pen, qui prétend se distinguer du reste de la classe politique, compte elle aussi renforcer les cadeaux aux plus riches, servir les intérêts du patronat et, surtout, s'en prendre aux plus exploités d'entre nous : les travailleurs et travailleuses immigrés, les femmes, les jeunes...
Contre le capitalisme et ses institutions… Représentons-nous nous-mêmes !
Anciens ministres ou présidents, élus professionnels... Ces politiciens n'ont jamais travaillé et pour cause ce sont des capitalistes, gagner le SMIC, subir la pression d'un patron, la menace du chômage, la difficulté des fins de mois ils ne peuvent pas savoir ce que c'est. S'ils s'opposent entre eux, ils sont issus des mêmes écoles, des mêmes milieux bourgeois. Et tous prétendent servir loyalement le capitalisme et ses institutions. Tout ce qu'ils nous proposent, c'est de choisir la tête de qui mènera ces politiques.
Jean-Luc Mélenchon, lui, prétend défendre « l’industrie française » (c’est-à-dire les patrons), pense qu'on peut s'en sortir avec un smic à 1300 euros, revendique son amitié avec Serge Dassault et n’hésite pas à verser lui-aussi dans le nationalisme et les préjugés anti-immigrés. On est pas là pour se ranger derrière le moins pire. En fait pour défendre les intérêts du monde du travail : c'est dans la rue que ça se passe.
C’est pourquoi les capitalistes ne sont pas inquiets du résultat des prochaines élections : quels que soient leurs résultats, le vainqueur sera un zélé applicateur des politiques anti-ouvrières. A l’inverse de cela, ils ont eu peur au printemps dernier, lorsque pendant quatre mois la classe ouvrière et la jeunesse se sont mises en branle, ont bloqué par la grève les raffineries, les trains en montrant que pour gagner il faut une grève générale de secteurs déterminants pour l'économie.
C'est le sens de la candidature de Philippe Poutou. Ouvrier et militant anticapitaliste, il ne prétend pas changer le monde en se faisant déléguer le pouvoir, mais faire entendre dans la campagne électorale une voix dissonante : celle de la lutte des classes. Car face à la guerre sociale qu'ils nous mènent il n'y aura pas de raccourci. Pour construire un monde qui en finisse avec l'exploitation et les oppressions, une société communiste : il faudra regrouper nos luttes, nos grèves. Un mouvement d'ensemble sur la durée, une grève générale : en définitive, un mai 68 qui aille jusqu'au bout.