Cartonner les droits des travailleur-euse-s pour
gagner à droite !
Dimanche, Fillon l'a emporté haut la main sur Juppé. Après
des semaines d’overdose de primaires de la droite, c’est clair que maintenant,
nous sommes fixés sur ce qu’il nous faudra combattre : fin de la durée
légale du travail (avec le curseur jusqu'à 48h hebdomadaires en fonction des
accords d'entreprises), retraite à 65 ans, fin des régimes spéciaux,
dégressivité des allocations chômage, allocation sociale unique, suppression de
500 000 postes de fonctionnaires, allègement d'impôts de 40 milliards pour les
entreprises, suppression de l'ISF, dynamitage de la Sécurité sociale avec la
fin des cotisations patronales, l'augmentation de la CSG et de la TVA (de deux
points) et la généralisation des complémentaires... Hollande et Valls lui ont
ouvert la voie pendant cinq ans, aujourd’hui, la réaction ne perd pas une
minute pour s’engouffrer dans la brèche. Et Fillon de répéter que sa politique
se mènera à coups d’ordonnances et de 49.3 car « les organisations syndicales n’ont plus la force pour accomplir
les blocages dont elles menacent ».
Et ce n’est pas fini : racisme, ordre moral et appuis
aux dictateurs !
Après les « Musulmans d’apparence » de Sarkozy,
Fillon se lâche un peu plus dans le registre de l’islamophobie : « Non, il n’y a pas un problème religieux en
France. Oui, il y a un problème lié à l’islam », écrit-il. C’est donc
parti pour les « statistiques d’origine » afin « de fixer un
cadre à notre politique migratoire ». Exit également l'adoption d'enfants
par les couples homosexuels. Enfin, l’ordre moral est de retour : uniforme
à l'école et remise en cause de l'avortement, c’est toute la rhétorique sur la
destruction des acquis de 68 qu’il veut mettre en œuvre.
Avec Hollande, nous avions le président va-t-en-guerre,
Fillon candidat, lui, soutient sans complexe Poutine et Assad.
Le PS au pouvoir a ouvert les vannes anti ouvrières,
la
droite va accélérer la cadence
Hollande a démantelé le camp de Calais, organisé la chasse
aux migrants, Fillon veut fixer des quotas d’immigration. Fillon annonce
vouloir mettre les accords d’entreprise au centre et faciliter les
licenciements ? Hollande avec sa loi Travail a commencé à le faire !
Il ne pouvait rien sortir de bon des résultats de ces
primaires ! Tout comme il ne sortira rien de bon des primaires « de
gauche » (avec ou sans Hollande, avec ou sans Valls ou avec les deux).
Face à tous ces candidats, de gauche, de droite ou d’extrême
droite, de Macron à Le Pen, qui ont largement fait la démonstration, chacun à
son niveau, de leur défense sans faille des intérêts du capital, il est
indispensable que le monde du travail se fasse entendre.
Les jeux ne sont pas faits !
Tout ce beau monde sait bien que nous sommes la force qui
pourrait en quelques semaines les faire «dégager» comme les peuples arabes ont
fait dégager nombre de leurs dirigeants fin 2010 début 2011. Pas question de
baisser les bras ! Faisons entendre une voix qui porte sans ambiguïté les
exigences et aspirations du mouvement contre la loi Travail, la perspective
d'un mouvement d'ensemble, pour imposer un plan d'urgence social, démocratique,
écologique contre les banques, les multinationales et l'appropriation privée
des richesses, une voix internationaliste solidaire des migrant-e-s, contre le
racisme, les guerres, pour une Europe des travailleurs et des peuples, une voix
qui porte aussi la perspective d'une autre société, socialiste, communiste.
Soyons nombreux-ses sur nos lieux de travail, sur nos lieux d'étude, là où nous
vivons à nous persuader que c'est par nos luttes, par nos grèves, nos
mobilisations qu'elle aura la meilleure caisse de résonance.