trois jours de la grève du 5 décembre, la colère sociale monte en pression et c'est une excellente nouvelle de voir qu'une majorité de la population soutient celles et ceux qui vont se mettre massivement en grève dès jeudi. Au rejet de la retraite « par points » va s'ajouter la colère des jeunes contre la précarité, des hospitaliers contre le sous-effectif et les bas salaires, des Gilets jaunes contre la vie chère et de tous ceux qui en ont assez de ce système au service des riches. Toutes ces colères sont en train de se rejoindre et produire cette « coagulation » que le gouvernement redoute tant.
Mépris, tentatives de divisions, menaces, le gouvernement fait feu de tout bois
Plusieurs têtes du gouvernement et Macron lui-même ont multiplié les déclarations méprisantes : « le pays est trop négatif sur lui-même », la grève qui vient serait du « corporatisme », « une mobilisation pour conserver des inégalités », exclusivement « contre la fin des régimes spéciaux ». Alors que les seuls privilégiés, ce sont les riches, qui profitent des réformes de ce gouvernement comme des précédents, avec des inégalités sociales qui redécollent depuis 10 ans ! Edouard Philippe a annoncé la semaine dernière qu'il n'y aura pas de « clause du grand-père » mais que des « différences d'application de la réforme » pourraient se « négocier » secteur par secteur... Jusqu'au bout le gouvernement va chercher à nous diviser, mais ne tombons pas dans ce panneau. Et si certains dirigeants syndicaux continuent à frotter leurs semelles sur les tapis des salons dorés de Matignon, c'est leur choix, mais ce n'est pas celui de l'immense majorité de celles et ceux qui vont se battre toutes et tous ensemble dès jeudi. Car nous sommes conscients de ce qui nous unit et nous vomissons toutes et tous ce gouvernement des ultra-riches qui supprime des emplois et des moyens dans les services publics, qui s’en prend aux jeunes, aux retraités et aux chômeurs. Et qui n'a plus comme ultime protection que la répression, la violence d'Etat, à la fois policière et judiciaire.
Pas question de travailler plus longtemps
Macron s’étonne qu’une mobilisation massive se prépare « contre une réforme dont on ne connaît pas les termes exacts ». Mais l’objectif, on le connaît tous : nous faire travailler plus longtemps pour une pension réduite. Face à l’ampleur de la mobilisation, le gouvernement hésite. Le patronat lui-même, derrière le président du Medef, conseille à Macron de reporter son projet de retraite par points et de se contenter d’un allongement de la durée de cotisation. Idem du côté du Conseil d’orientation des retraites (COR), qui a publié un rapport préconisant une réforme plus classique. Mais rien de tout cela n’est acceptable ! Car si le déficit se creuse, c’est à cause des recettes en baisse. La solution : prendre sur les profits, qui ne cessent d’augmenter, pour augmenter les salaires, interdire les licenciements et suppressions de postes et embaucher massivement dans les services publics. Un tel plan permettrait d’adapter les recettes des caisses de retraites aux besoins.
Le 5 en grève et dans la rue et le 6 on continue !
Nous savons déjà que nous serons très nombreux-ses le 5 en grève et en manifestation. Les syndicats des transports parisiens (RATP) et de la SNCF appellent déjà à la reconduction de cette grève les jours suivants. D'autres syndicats ou d'autres secteurs mobilisés appellent également à reconduire (dans l'éducation, à la Poste, dans les industries chimiques, parmi les personnels des collectivités locales, dans l'énergie...). C'est l'occasion où jamais vraiment ! Car une seule journée de grève ne sera pas suffisante. Pour gagner, il va falloir nous organiser à la base, comme ont commencé à le faire les Gilets jaunes, les hospitaliers des urgences et les jeunes, avec leurs assemblées générales. Et coordonner toutes nos forces, entre les différents secteurs professionnels, avec un objectif : paralyser le pays entier. C'est ce que défendent notamment des dizaines de signataires d'une tribune publiée aujourd'hui sur le site de Libération.fr. Soyons des centaines, des milliers à défendre la même chose dès aujourd'hui partout autour de nous, dans nos lieux de travail, dans nos lieux d'étude et construisons la grève générale jusqu'au retrait de cette réforme des retraites et pour dégager Macron et toute sa politique !
