Lundi 14 septembre, dans de très nombreux lycées, des centaines de lycéennes ont fait le choix de s'opposer aux consignes vestimentaires sexistes de leurs établissements. Ces règlements qui, sous prétexte d'éviter des tenues "provocatrices", les empêchent de se vêtir comme elles le souhaitent : interdiction de shorts ou jupes soit disant "trop courtes", des hauts laissant le nombril "trop apparent", etc. Ces mêmes lycées, où en 2016 on interdisait l’entrée à des lycéennes pour des jupes “trop longues”. Face à ce mouvement, le ministre Blanquer s'est targué d'une réponse indigne et scandaleuse: "Il suffit de s’habiller normalement et tout ira bien". Blanquer à deux doigts d'utiliser le terme de décence.
Il n’y a rien d'anormal dans un short, une jupe ou un crop top. Ce qui est anormal c'est ce système patriarcal qui sexualise constamment le corps des femmes et qui cherche à le contrôler à tout bout de champs. Rappelons nous il y a quelques jours cette visiteuse du musée d'Orsay qui a dû cacher son décolleté. Ce qui est anormal c'est de justifier constamment le harcèlement, les agressions, les viols par la tenue.
Face aux réactionnaires, reprenons la rue !
Depuis vendredi Maryam Pougetoux, une syndicaliste vice-présidente de l'Unef, devient la cible des islamophobes de LR et LREM, parce qu'elle est voilée lors d’une commission à l’Assemblée Nationale. Elle n’aurait soit disant pas respecté la laïcité. Pourtant, quand il s’agissait de recevoir des représentant du culte boudiste, catholique ou juif ; quand il s’agit de rémunérer comme des fonctionnaires de catégorie A, les prêtres, rabbins et autres pasteurs d’Alsace-Moselle, la laïcité est vite oubliée.
Ce qui est arrivé à Maryam Pougetoux à l’Assemblée, traduit surtout l’acharnement du gouvernement, et des politiciens réactionnaires, pour diffuser leur morale et leurs idées racistes et sexistes. Il y a quelques jours, c’était une jeune étudiante tenant un instagram de nourriture pas chère, qui se prenait les foudres des réactionnaires, soutenus eux-même par le gouvernement.
Qu'elles soient étudiantes ou lycéennes, qu’elles soient voilées ou en crop-top, c’est aux femmes de décider comment elles s’habillent. Ce n’est pas au gouvernement, aux proviseurs, aux politiciens, d'imposer comment les femmes doivent s'habiller ou se comporter.
Qui plus est, ce sexisme outrancier, nous le voyons se marie parfaitement avec le racisme et l’islamophobie, attisés par un soit disant ensauvagement de la société et un soit disant séparatisme. L’ensauvagement, le séparatisme, c’est les mosquées brulées par des identitaires lyonnais cet été ; c’est les propos racistes et sexistes du gouvernement ; c’est les migrants que l’on laisse mourir en méditerranée ou dans des camps aux conditions inhumaines. L’ensauvagement, c’est le gouvernement, les patrons, qui continuent inlassablement à détruire nos vies, nos conditions d’études, de travail et à vouloir nous faire payer une crise économique dont nous sommes en rien responsables !
Reprenons la rue ! C'est dans la lutte contre ce système capitaliste qui perpétue ces discours réactionnaires, qui détruit nos vies, nos droits, pièces par pièces, que nous pourrons nous émanciper de toutes les formes oppressions et d’exploitation.