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Alors que la communication gouvernementale tourne en boucle sur les progrès de la vaccination contre le Covid-19, seulement 80 000 personnes avaient été vaccinées au 9 janvier... contre 1,2 million au Royaume-Uni ou 650 000 en Allemagne ! De toute façon, rien ne peut plus désormais nous rassurer de la part de Macron, Castex, Véran, Blanquer et toute la clique !
Le virus varie, l’incurie gouvernementale persiste
Véran, le ministre de la Santé, a annoncé qu'une dizaine de malades du variant britannique, beaucoup plus contagieux, avait été repérée en France tout en affirmant comme d’habitude que tout est sous contrôle : « Nous regardons cela comme le lait sur le feu. » Mais dans les faits, la surveillance actuelle apparaît bien dérisoire. En effet, le nouveau variant ne peut être distingué de l’ancien que par environ 30 % des machines de tests PCR actuellement utilisées. Les tests antigéniques, eux, ne permettent aucune distinction. Pour le repérer efficacement, il faut également effectuer un séquençage du génome du virus, ce qui est fait actuellement pour moins d’un test positif sur 1 000, soit 50 fois moins qu’au Royaume-Uni. Pas de moyens, pas de personnel, pas de tests, pas de vaccins, pas de centre de vaccination, pas d’anticipation des variants... Il y a à cela une seule explication : l’État se moque éperdument de la santé de la population. Et annonce des mesures au coup par coup, semaine par semaine, de couvre-feu régional avancé en menaces de reconfinement partiel ou total, dans la même logique qui est la sienne depuis près d'un an maintenant : mentir, menacer, punir sans rien toucher aux profits capitalistes !
Une situation sociale qui ne cesse de se dégrader
Le Covid tue, la précarité aussi. Dimanche, un étudiant a tenté de se suicider à Lyon. Si les causes précises de son geste ne sont pas encore connues, la situation actuelle des étudiants et des étudiantes, fragilisés, mis en détresse par des conditions de vie et d'études déplorables, peut mener à de tels gestes. Un étudiant sur 6 a décroché depuis la fermeture des universités, soit 450 000 au total !
Au sein du monde du travail, les annonces de licenciements et de suppressions d'emplois sont au cœur des préoccupations. Chaque semaine, la liste des entreprises concernées s'allonge. La semaine dernière, c'est Michelin par exemple qui a annoncé sa volonté de supprimer 2 300 emplois en France d'ici 2024, pour moitié dans les bureaux, pour moitié en production, alors que ces dix dernières années, le dividende distribué par action a été multiplié par trois. Cette coupe de 10 % dans les effectifs, le PDG l'appelle un « plan de simplification et de compétitivité ». Pour s'éviter les procédures et les dépenses liées à un plan dit social, Michelin compte en passer surtout par des départs en préretraite et par des ruptures conventionnelles collectives - méthode introduite par Macron fin 2017 pour faciliter la tâche aux grands patrons quand ils détruisent des emplois.
S'unir pour ne plus subir, les souhaits pour nos luttes en ce début d'année
La colère sociale est forte face à cette avidité patronale sans fin. C'est ce que prouvent les travailleurs de la raffinerie de Grandpuits, en grève depuis une semaine désormais, parce qu'ils refusent le démantèlement de leur outil de travail et les centaines de suppressions d'emplois que veut imposer le géant français du pétrole Total. Cette grève suscite solidarité et enthousiasme parmi bien d'autres salariés de la région parisienne, et au-delà. De même, la dynamique autour de la manifestation nationale contre les licenciements et les suppressions d'emplois du 23 janvier, lancée par les salariés du groupe TUI (tourisme) prend de plus en plus d'ampleur, avec désormais plusieurs dizaines d'équipes militantes d'entreprises, de syndicats, de collectifs et de partis politiques qui appellent à converger à Paris ce jour-là. Il faut aussi militer pour que les journées de grèves dans différents secteurs, la santé le 21 janvier, l'éducation le 26, l’énergie le 28 puis la journée de grève interprofessionnelle du 4 février soient suivies car partout ça grogne, donc partout, on doit le montrer par la grève. C'est de cela dont ont peur les patrons et le gouvernement : que la fièvre sociale monte en température ces prochaines semaines et que nous reprenions par la grève et dans la rue tout ce qu'ils nous ont volé depuis des mois et des années !