Samedi 23 janvier, plus de 4000 travailleurs et de travailleuses ont défilé à Paris entre l'Assemblée nationale et le siège du MEDEF contre les licenciements et les suppressions d'emplois. La manifestation avait été initiée par les salariés de la société de tourisme TUI, qui prévoit de mettre sur le carreau 600 de ses 900 employés.
Bien des secteurs ont répondu présents à leur appel, aussi divers que le tourisme avec Transdev, l'industrie pharmaceutique avec Sanofi, la construction et les équipements automobiles avec SKF, Goodyear ou Renault, les transports avec Geodis Calberson ou la RATP, le commerce avec Monoprix, l'énergie avec EDF ou Total...
Cette dernière, « fleuron » de l'industrie française soutenue inconditionnellement par l'État, a annoncé une « reconversion » de sa raffinerie de Grandpuits (77)... accompagnée de « départs » forcés pour une partie du personnel. Mais les raffineurs et raffineuses ne baissent pas les bras face à la multinationale : une grève reconductible a été votée et dure depuis le 4 janvier !
Lutter et nous regrouper
Ce défilé a été organisé par des équipes syndicales de boîtes, sans impulsion des directions syndicales nationales. Il s'est tenu en pleine période d'épidémie et de couvre-feu, rendant difficile de s'y rendre depuis le reste de la France. Pourtant, des manifestants et manifestantes sont venus de Normandie, de Lorraine, d'Auvergne-Rhône-Alpes ou encore des Hauts-de-France.
Toutes et tous étaient et restent animés de la volonté de sortir des mobilisations boîte par boîte, d'aller vers une lutte nationale pour l’interdiction des licenciements. Et l'initiative a bien été un lieu de convergence de différentes colères, avec la présence de Gilets jaunes ou de jeunes scolarisés qui s'étaient mobilisés la semaine précédente contre la précarité grimpante en période de fermeture des facs.
Outre la mobilisation étudiante, cette manifestation faisait suite à des journées de grève dans le médico-social le 12 janvier ou chez EDF le 19, et elle se tenait avant celle qui a largement touché l'Éducation nationale mardi 26. Toutes ces luttes ont un mot d'ordre commun : notre classe n'a pas à payer la crise ! Les capitalistes ont de l'argent, certains continuent même de faire des bénéfices, voire des profits records. La crise du Covid-19 n'est qu'un prétexte pour faire passer des plans parfois prévus de longue date.
Une prochaine étape le 4 février
Chaque jour, les retards pris dans la vaccination montrent encore et encore l'incapacité du gouvernement et de l'industrie capitaliste à satisfaire les besoins de la société. Les mesures du gouvernement limitent nos libertés et nos temps de loisirs, mais elles ne nous empêchent pas de mettre nos santés en danger au nom de l'économie. Il est grand temps de remettre en cause le pouvoir des capitalistes à décider de nos vies. Pour cela, notre classe doit lutter, se mettre en grève et unir ses colères. Un prochain rendez-vous est la journée de grève interprofessionnelle du 4 février prochain. Cette journée ne doit pas être une date isolée et sans lendemain, mais une prochaine étape dans la construction de la riposte d'ensemble de notre camp social !