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Publié dans la revue A&R
/ Universités : face aux refus d'inscriptions, les « sans facs » contre attaquent !
Le début d'année scolaire a été marqué par une explosion des refus d'inscriptions à l'université. Le syndicat étudiant UNEF a dénombré près de 6000 étudiants recalés à cause des quotas mis en place à l'entrée des filières. Ces refus sont le résultat de la baisse du budget réel dans l'enseignement supérieur par le gouvernement, qui se couple avec une augmentation des inscriptions due à l'arrivée de la génération du baby-boom des années 1990-2000.
Se regrouper pour lutter
Face à cette situation inacceptable, des résistances se sont organisées dans plusieurs universités comme à Nanterre, Lille 3, Paris 1 ou Toulouse. Il a d’abord fallu regrouper les étudiants face à des directions d’université qui ont tout fait pour individualiser chaque refus et limiter les réactions collectives. Avec l’aide d’équipes syndicales combatives, des assemblées générales se sont tenues, pouvant regrouper jusqu’à 90 « sans facs » comme à Nanterre. Ces groupes de sans facs sont entrés en action pour chercher à faire connaître leur problème et imposer leur inscription. A Lille 3, deux manifestations d’une cinquantaine d’étudiants ont eu lieu en plein milieu du forum, ce qui n’était plus arrivé depuis de nombreuses années. Dans les autres universités mobilisées, les « sans facs » ont multiplié les collages, prises de parole et rassemblements.
Dans toutes les universités où les étudiants ont lutté, les directions universitaires ont été contraintes d'inscrire des étudiants refusés. Ces quelques victoires ont pourtant été obtenues au compte-gouttes et l’on a pu constater un durcissement de la position des universités dans les négociations. Certains rectorats avaient même donné directement la consigne de n'accepter aucun étudiant supplémentaire. Face à cette obstination, seul l'élargissement de la mobilisation au reste de l'université aurait pu permettre de changer le rapport de force. Quelques tentatives ont été tentées dans ce sens. A Lille 3, les « sans facs » ont par exemple cherché à s'adresser à leurs camarades déjà inscrits en expliquant que l'austérité entraînait aussi la surcharge des TD. A Paris, un premier rassemblement a regroupé les « sans facs » de Paris 1 et de Nanterre devant le rectorat.
Préparons les prochaines batailles
Aujourd'hui, les mobilisations de « sans facs » touchent à leur fin. Ce n'est pourtant que partie remise, car la génération née dans les années 1990-2000 commence tout juste à atteindre l’âge pour étudier, alors que les budgets sont toujours en baisse. Il faut donc s'attendre à de nouvelles mesures pour restreindre l'accès à l’université, et à une dégradation générale des conditions d’études, comme avec la surcharge des cours. Les mobilisations de ce début d’année ont montré que le volontarisme de groupes militants combatifs peut permettre de dépasser les problèmes individuels et d’impulser des luttes collectives. Pour être à la hauteur des attaques du gouvernement, il faudra multiplier ces foyers de contestation et chercher à les coordonner à l'échelle nationale.
Léa Drenne et Mathias Grange