En 2013, Hollande le va-t-en-guerre proposait d’attaquer le régime de Bachar el-Assad. Un refus américain plus tard, il se ralliait à cette étonnante coalition qui agit en Irak : Iran et Russie pro-Assad, Etats-Unis déboussolés, Arabie saoudite surtout anti-chiite (qui n’hésite pas à travailler main dans la main avec Al-Qaïda au Yémen), Turquie surtout anti-kurde qui n’hésite pas à fermer ses frontières aux renforts du PKK prêts à aller défendre Kobané...
Puis, attentats de janvier et crise des migrants obligent, Hollande change son fusil d’épaule : dorénavant, l’ennemi est avant tout Daesh et la France bombardera ses camps en Syrie.
Pour Paris, le problème est de placer des pions pour l’avenir, si un jour la région venait à se stabiliser ; d’où la vente d’armes à l’Arabie saoudite et le soutien indéfectible à la Turquie, quand bien même ces deux pays ont été des complices majeurs de l’ascension de Daesh. D’où aussi un certain revirement concernant Assad : la France pourrait se rallier à un scénario dans lequel le dictateur partirait en laissant son régime en place.
Bref… Même sans intervention au sol, les impérialistes sont déjà enlisés... dans leurs combines diplomatiques ! Les expériences de ces dernières années, notamment de la Libye en 2011 l’ont encore montré : il n’existe pas de solution sous égide de ces puissances.
La première condition à la fin de la guerre en Irak et en Syrie est le retrait de toutes les armées étrangères, l’arrêt de tous les bombardements et de toutes les livraisons d’armes aux régimes réactionnaires du Golfe et du Moyen-Orient.
Le mouvement anti-impérialiste est très en retard : plusieurs semaines après les premières frappes françaises en Syrie, aucune initiative n’a encore vu le jour. C’est une tâche dont nous devons nous acquitter très rapidement.
J.-B. P.