Manifestation de soutien à Colombes, le samedi 3 octobre 2015 |
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/ « En grève de la faim pour exiger l’annulation des conseils de discipline et de toutes les poursuites »
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> Entretien avec Gari Pham, professeur d'EPS, et Oscar Roman, professeur de mathématiques, au collège Gay-Lussac de Colombes (92). Ils poursuivent une grève de la faim depuis le lundi 23 septembre.
Pourquoi êtes-vous en grève de la faim ?
Nous sommes tous les deux accusés de faits que l’on réfute. Gary est accusé d’avoir exercé des violences à l’encontre d’un supérieur hiérarchique, et nous sommes tous les deux accusés d’avoir bloqué le collège. Nous avons les preuves vidéo que ces accusations sont fausses. D’ailleurs pour accuser de blocage, il y a besoin d’un constat d’huissier, il ne suffit pas de le décréter.
Nous sommes en grève de la faim depuis le lundi 21 septembre pour exiger l’annulation des conseils de discipline prévus et de toutes les poursuites. Passer devant la commission disciplinaire signifie être déjà reconnu comme coupable, puisque cette commission n’est pas un tribunal, elle ne fait que décider d’une sanction.
Quel est le contexte de ces poursuites ?
Notre collège sort des dispositifs d’éducation prioritaire et en conséquence perdra des moyens. En cette rentrée, nous avons d’ailleurs déjà perdu 10 % de nos moyens. L’hiver dernier, les enseignants du collège ont été en grève majoritaire contre cette attaque. Plus largement, il existe une réelle tradition de lutte et de résistance dans notre établissement. L’administration et le gouvernement cherchent tout bonnement à briser les équipes les plus militantes et cette capacité de résistance, voilà pourquoi ils nous répriment. Ils avaient utilisé les mêmes méthodes à l’encontre des enseignants du collège Bellefontaine à Toulouse.
L’équipe enseignante a décidé de ne pas se laisser faire. Nous avons décidé d’entrer en grève de la faim mais le reste de l’équipe enseignante s’est aussi mobilisée. Le 18 septembre, les enseignants ont voté la grève reconductible pour exiger également l’annulation des poursuites. Cette grève a duré une semaine et a permis d’être reçu par le directeur académique. Mais aujourd’hui, nous sommes toujours sans réponse de la part de l’administration sur nos revendications.
Propos recueillis par des correspondants/es
dans L'Anticapitaliste n° 305 (01/10/15)