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/ Nous avons gagné le droit précieux de recommencer…
Sept ans après la création du NPA, de grève générale avortée en France au printemps arabe, un même débat reste au cœur de nos discussions. Il a pris des chemins de traverse, de tergiversations sur l’attitude à avoir dans le collectif 3A à d’éventuels accords électoraux de la gauche dite radicale jusqu’aux appels aux votes. Ce débat c’est celui de notre rapport aux réformistes et de notre projet : la construction d’une alternative politique, d’une « gauche de gauche » dont les seuls contours seraient l’indépendance face au PS et sans laquelle, les luttes ne peuvent être victorieuses ou bien construire un parti révolutionnaire, clairement délimité du réformisme, dont la tâche centrale est d’être utiles dans l’intervention des travailleurs pour inverser le rapport de force et renverser le capitalisme.
Notre terrain d’action est en priorité celui des grèves, des luttes de masse, ces voies de passage pour que la classe ouvrière fasse elle-même l’expérience du pouvoir et gagne assez en confiance pour devenir son propre représentant. C’est loin de toute issue institutionnelle, coeur névralgique de la politique de cette prétendue gauche de la gauche, qui sous couvert de faire de la politique autrement, recycle surtout de vieux mandats parlementaires.
La crise financière a rendu les capitalistes encore plus voraces. Les partis socialistes accompagnent l’austérité pour la classe ouvrière, ils en sont même, en France, les meilleurs « instruments ». Et sur ce dégoût de promesses électorales non tenues, du chômage qui augmente et de toutes les luttes salariales que les directions syndicales ont refusé de mener, prospère le Front national et se répandent ses idées de Valls à Sarkozy.
Mais nous ne croyons toujours pas que la solution réside dans un énième méccano de nouvelle force à la gauche du PS. Les camarades de la P1 si. L’actualité récente ne les résigne pas. Tsipras en Grèce et son gouvernement loyal à la Troïka ; Podemos et son empressement à refouler les immenses mareas dans le giron des institutions et à proposer de gouverner avec le PS, même en mettant dans la balance des ministères clé.
Et en France, que dire alors d’une telle possibilité ? Qu’elle est inexistante pour l’instant puisque nous n’avons ni mareas ni grève générale pour prétendre vouloir être représenté aussi dans le jeu électoral. Mais nous avons le souvenir de 2010 où en plein débat sur la possibilité ou non d’une grève générale, Mélenchon appelait à un referendum ! Qu’attendre encore de formations politiques dont les députés ont à deux reprises consécutives voté l’intensification des bombardements en Syrie et l’état d’urgence ?
Les camarades de la plateforme C nous proposent pourtant qu’à l’occasion de 2017, le NPA explore les possibilités d’une candidature unitaire à la gauche du PS. Et les camarades de la PB, sous couverts de rassemblement, n’auront réussi qu’à sortir une troisième plateforme qui nie les divergences et freine la possibilité d’une nouvelle majorité.
Que la possibilité d’une telle candidature voit le jour est plus qu’incertaine mais cela permet à ces camarades de maintenir le curseur sur l’idée que le cœur de notre politique serait cette recherche de candidature et au-delà, la construction d’une nouvelle force, qui fut parfois large, parfois débouché politique mais qui avait pour point commun de ne pas établir de délimitations entre les révolutionnaires et les réformistes. Une CN n’est pas un mini congrès mais, à force de patience, nous avons gagné, en étant la plateforme qui rassemble le plus de sensibilités, le droit précieux de recommencer et d’envisager de tourner enfin la page du front politique et social.
Alors que les camarades de la PC répondent d’office aux invitations, secrètes ou non, au rassemblement du Front de Gauche, que des porte-paroles du parti signent avant même toute discussion, des plans B et autre appel Austerexit, remporter la majorité à cette CN, ce n’est pas mettre de côté une partie de l’organisation mais bien donner une légitimité à celles et ceux qui dans le NPA veulent se tourner résolument vers la construction d’un parti utile aux luttes, préparant ses militants aux confrontations à venir et les aidant dans leur interventions et leurs implantation.
Armelle (92 Nord)