Pour un programme de lutte

Instauration de l’état d’urgence, déchéance de nationalité, casse complète du Code du travail, intensification des bombardements en Syrie : les derniers mois ont été marqués par une accélération considérable en termes d’attaques contre les droits sociaux et démocratiques. Face à cette politique, nous militons pour une riposte d’ensemble, un front uni du monde du travail.

Contre l’état d’urgence et la répression, représenter notre classe

Dans ce contexte, la campagne que nous défendrons pour 2017 devra exprimer les intérêts des exploités et des opprimés, défendre leur légitime révolte, chercher à favoriser les mobilisations et leur proposer des objectifs. Lors de l’épisode de la chemise déchirée d’Air France, les interventions d’Olivier Besancenot ont été suivies par un grand nombre de militantes et militants. Les discours de Mickaël Wamen et de Xavier Mathieu lors de la journée de soutien aux Goodyear correspondent pour partie à ce que nous voulons : incarner la rage d’une partie significative de la classe ouvrière, sa disponibilité à la lutte.

Un programme de rupture avec le capitalisme

L’épisode grec de Syriza a montré l’impuissance des mouvements « anti-austérité ». Le refus de s’attaquer à la propriété privée des moyens de production conduit à l’acceptation des mesures anti-ouvrières les plus drastiques. Aussi devons-nous, en tant que révolutionnaires, défendre un programme de sauvegarde des intérêts du monde du travail et de la jeunesse. Mais nous devons être clairs sur le fait qu’il faudra s’en prendre à la propriété privée, aux institutions qui la défendent… Autrement dit, il s’agit d’un programme de transition, intégrant nécessairement des mesures incompatibles avec le maintien du système capitaliste :
  • l’annulation sans condition de la dette ;
  • l’interdiction des licenciements et le partage du temps de travail ;
  • l’augmentation des salaires, 300 euros pour tous ;
  • la levée du secret des affaires et l’ouverture des livres de comptes ;
  • la réquisition sans rachat ni indemnités des banques et secteurs clés de l’économie, sous contrôle des travailleurs.
La mise en place d’un tel programme ne peut se faire sans cesser les aventures impérialistes qui déstabilisent le monde. Du fric pour les services publics et pour l’école, pas pour la guerre du pétrole ! A mille lieues des discours racistes et xénophobes dominants, nous militons pour l’accueil des migrants, l’ouverture des frontières, la régularisation de tous les sans-papiers. Nous montrons aussi que tout ce qui nous divise – racisme, homophobie ou sexisme – nous affaiblit.

Seule l’action des travailleurs permettra d’imposer un tel programme. Voilà pourquoi nous militons pour un mouvement d’ensemble, une grève générale, un « Mai 68 qui aille jusqu’au bout ». Cela signifie que nous devons être indépendants des directions syndicales, qui fondamentalement s’opposent à cette idée, et combattre pour l’auto-organisation et la convergence.

Abattre les institutions bourgeoises pour aller vers le socialisme et le communisme

Les institutions des « démocraties » bourgeoises (Vème République, Union européenne, etc.) sont conçues pour maintenir la domination bourgeoise. Prétendre défendre les travailleurs sans détruire ces institutions est une imposture, comme celle qui a conduit Syriza à la catastrophe.

Ce ne sont pas les élections qui changeront la vie. La vraie démocratie sera celle que nous dessinerons par notre capacité à prendre en main nos affaires, sans faire confiance à ceux qui nous dirigent. C’est ce qui nous différencie fondamentalement des réformistes, qui prétendent qu’ils régleront les solutions dans le cadre des institutions existantes. Voilà pourquoi nous présentons des listes indépendantes de ces partis ; voilà pourquoi nous défendons l’idée du regroupement des révolutionnaires.

Nous combattons également l’idée que le « retour à la nation » prôné par un partie de la droite et par le FN constituerait un rempart pour défendre nos intérêts : un retour à un capitalisme national signifierait que, pour faire face à la concurrence acharnée de leurs adversaires, les capitalistes français devraient multiplier les coups contre la classe ouvrière. A l’opposé de ces idées néfastes, qui sèment la division dans les rangs des travailleurs, nous défendons l’idée d’une Europe des travailleurs et des peuples.

Les institutions permettant de défendre nos intérêts ne pourront émerger que de nos luttes. Nous défendons l’auto-organisation (les assemblée générales, les comités de grève), car c’est ainsi que notre classe prendra confiance dans la possibilité de prendre son destin en main. C’est dans cette perspective que nous défendons l’idée d’un gouvernement des travailleurs : un gouvernement issu des mobilisations, qui repose sur les différents outils dont se seront dotés les travailleurs en lutte.

Nous posons ainsi clairement comme perspective celle du socialisme, celle d’une société où la classe ouvrière reprendra ses affaires en main, et du communisme, où les classes auront enfin disparu.

Aurélien Perenna et Marie-Hélène Duverger

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