Pour une nouvelle candidature de l’extrême gauche en 2017

Les interventions télévisées de plusieurs personnalités (Olivier Besancenot, Jean-Pierre Mercier, Xavier Mathieu, Michael Wamen, etc.) montrent que ceux qui proposent l’affrontement de classe avec le gouvernement et le patronat peuvent avoir un écho auprès d’une partie des travailleurs. C’est ce que notre candidature doit articuler avec un programme anticapitaliste et révolutionnaire.

Alors qu’Olivier Besancenot a décidé de ne pas être le candidat du NPA, nous devons faire émerger une nouvelle candidature pour 2017, issue de nos rangs.

Parce que 2017 ne sera pas 2012…

Certains cherchent celui ou celle qui pourrait « rassembler l’organisation », mais en raisonnant à partir des « meccanos » internes de discussion : on avance un nom présenté comme une évidence, celui de Philippe Poutou. A l’inverse, nous proposons de partir des enjeux de la situation politique.

On pourrait résumer la campagne présidentielle de 2012 à une position « défensive » pour les révolutionnaires. La dynamique et l’espoir étaient incarnés par le Front de gauche (FDG). Des milliers de militants voyaient ainsi dans la candidature de Mélenchon une solution, en l’absence de victoires sociales significatives. Par la suite, Syriza et Podemos ont incarné le « débouché politique aux luttes ». La situation est aujourd’hui très différente : le FDG se disloque, les classes populaires ont fait l’expérience – amère – d’une Syriza au pouvoir... Si cela ne produira pas une radicalisation mécanique, cela pourrait nous permettre de capter une partie de l’évolution des consciences suites à ces expériences.

Mais pour ça, il faut que nos réponses en 2017 soient différentes de celle de 2012. Il ne faudra pas nous excuser d’être présents, ni expliquer que nos désaccords avec le FDG sont secondaires ou qu’il s’agit d’un problème de timing dans la « même famille ». Il faudra au contraire affirmer nos propositions, en toute indépendance.

… une nouvelle candidature du NPA est nécessaire

La campagne présidentielle ne peut en elle-même résoudre les problèmes posés par la situation objective. C’est d’abord sur le terrain des expériences de luttes de masses qu’il sera possible de redonner confiance à notre classe. Mais une candidature du NPA est indispensable, car quand l’extrême gauche incarne une réponse aux yeux de millions de gens, cela joue un rôle.

Une candidature du NPA ne doit pas se résumer à l’explication des difficultés, elle doit être un moyen de défendre l’idée que c’est à partir de la mobilisation de notre classe que les problèmes politiques se règlent. Tirant les leçons de l’échec de Syriza, elle devra montrer que chacune des revendications essentielles des classes populaires exige de contester le pouvoir des capitalistes. Un tel profil, avec un/e candidat/e cherchant à incarner la rage contre cette société, serait un point d’appui pour réussir à donner une expression politique à la colère de la classe ouvrière, sur un terrain de classe et internationaliste.

Les critères de choix de la candidate ou du candidat doivent être en lien avec la campagne que nous voulons : un/e candidat/e du monde du travail, ayant la volonté et les capacités d’exprimer cette orientation et de travailler dans un cadre collectif, la féminisation, le rajeunissement, etc.

Le nom de notre camarade Armelle Pertus – professeure des écoles à Gennevilliers, militante syndicaliste et membre de la direction de notre parti, qu’elle a représenté lors de différentes échéances électorales – a été soumis à la discussion de la commission des candidatures. Nous savons qu’elle serait une bonne candidate, capable à la fois de donner un visage à la révolte sociale et à une politique anticapitaliste et révolutionnaire. A cette étape de nos discussions, il est sain que plusieurs candidats/es potentiels soient proposés, et il serait même tout à fait normal que d’autres – en particulier issus de la PfA – soient envisagés.

Damien Dhelil et Gaël Klement

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