En octobre, le patronat et trois organisations syndicales minoritaires (CFDT, CFTC, CFE-CGC) ont conclu un accord sur les pensions de retraites : en 2016, elles seront revalorisées plus tard - novembre au lieu d'avril - et sans suivre l'inflation.
Le Code du travail gravement menacé
D'autres mesures, souvent très illisibles, sont prévues. Les travailleurs et les travailleuses nés après 1956 qui voudront prendre leur retraite à 62 ans, avec leurs annuités complètes, verront leurs pensions complémentaires amputées de 10 % par an pour trois ans. Ce « malus » (comme si c'était « mal » de prendre sa retraite !) sera annulé pour les salariés partant à 63 ans. Il y aura un bonus de 10 ou 20 % (pour un an seulement) pour ceux et celles qui partiront à 64 ou 65 ans. Voilà le chantage patronal : travailler plus tard ou voir sa pension diminuer.
Pendant qu'ils pondent des réformes toujours plus incompréhensibles, les patrons et leur gouvernement osent dire que le problème de l'économie française est la « complexité » du Code du travail ! En septembre dernier, un rapport a été remis au gouvernement pour proposer des mesures de « simplification ». Écrit par le haut fonctionnaire Jean-Denis Combrexelle, qui a déjà œuvré, tant sous la gauche que sous la droite, au ministère du Travail pour attaquer nos droits, ce rapport propose de nombreux retours en arrière.
Actuellement, les accords passés dans une branche ou une entreprise (salaires, temps de travail, congés, etc.) ne peuvent déroger du Code du travail que s'ils améliorent les droits des salariés. Avec le rapport Combrexelle, ce principe disparaîtrait. Bonjour les accords entreprise par entreprise, dérogeant au minimum légal ! Le Code du travail serait plus que simplifié : il n'aurait plus de raison d'exister ! On a beaucoup vu ces dernières années le chantage patronal imposant une augmentation du temps de travail et/ou une baisse des salaires sous peine de licenciement. En 2013, les « accords de compétitivité-emploi » ont officialisé ces odieuses méthodes. Avec Combrexelle, elles pourraient être généralisées : il propose la possibilité de modifier un contrat de travail pour le rendre conformes à des accords d'entreprise signés ultérieurement. En cas de refus, les salariés seraient licenciés.
La colère monte !
Gel, voire baisse des salaires, licenciements et suppressions d'emplois, arrogance du patronat et du gouvernement... Voilà autant de raisons de faire grève et de nous mobiliser ! Valls déclare qu'il y a en France « moins de mouvements sociaux et moins de jours de grève ». En son temps, Sarkozy avait déjà dit : « désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s'en aperçoit. » Mais ne leur en déplaise, tout le monde voit bien les grèves et les luttes d'Air France ou des hôpitaux de Paris ! Rien qu'entre septembre et mi-octobre, plus de 2000 grèves et luttes ont eu lieu dans des secteurs divers (La Poste, transports, collectivités territoriales, industrie etc.). La presse nationale ne s’en fait pas l’écho mais ces mobilisations sont plus nombreuses que ces dernières années ! Il est plus que jamais nécessaire d’unir ces luttes dans une mobilisation générale du monde du travail que le gouvernement et le patronat redoutent plus que tout.
Le 2 décembre aura lieu le procès des travailleurs d'Air France, poursuivis pour de graves violences contre la chemise d'un DRH qui voulait les licencier. En se battant pour leurs emplois et pour leur dignité, ces travailleurs mènent un combat légitime. En les attaquant, le gouvernement et sa justice essaient d'écraser toutes les luttes ! C'est donc l'ensemble des travailleurs et des travailleuses qui doivent se mobiliser pour l'arrêt de l'injustice et de la répression !
Une mobilisation réussie le 2 décembre sera l'occasion de faire converger nos colères et de commencer à faire reculer le gouvernement.