Moins de quarante-huit heures après les terribles attentats de Paris et Saint-Denis, les armées française et états-unienne ont bombardé Raqqa, « capitale » de l'État islamique, mais aussi ville peuplée de civils.
Nous exigeons l'arrêt immédiat de la guerre et le retrait de l'armée française de tous les pays où elle est présente. Toutes les forces du mouvement ouvrier, internationaliste et anti-impérialiste doivent se mobiliser pour ces objectifs.
La France mène la guerre en Irak depuis l'année dernière et en Syrie depuis le mois de septembre. Elle a déjà procédé à deux cents frappes dans la région... avec les résultats probants que l'on connaît. Avec l'arrivée prochaine du porte-avion Charles-de-Gaulle, sa capacité meurtrière va tripler : de douze avions actuellement basés dans les Émirats arabes unis et en Jordanie, la France en aura trente-six prêts à larguer des bombes sur les positions de Daesh... et sur les civils vivant aux alentours.
Devant le congrès, François Hollande a confirmé son intention d'intensifier la guerre en Syrie, y compris en lien avec Poutine, le meilleur allié d'Assad. Le 25 novembre, l'Assemblée nationale débattra et votera la poursuite de la guerre.
La France est effectivement en guerre, et cela depuis bien avant vendredi soir. L'armée française participe à treize opérations militaires dans le monde et elle est présente dans une vingtaine de pays. Elle garde les intérêts des capitalistes français, quitte à défendre des régimes dictatoriaux et criminels et à opprimer elle-même les populations civiles.
Comment croire que ces politiques impérialistes, les mêmes qui ont mené la région au chaos depuis la « guerre sans limite » de George W. Bush en 2001, permettront de faire reculer le terrorisme ? Comment ne pas comprendre que les massacres de populations civiles par le régime de Bachar el-Assad et par ses alliés russe et iranien, comme par les bombardements des impérialistes occidentaux, renforcent la puissance et même la légitimité de Daesh ? Comment espérer que la France échappe à de nouveaux attentats, alors que son armée continue de semer la mort et la misère ?
Mais les bandits qui sont causes des guerres, les vendeurs d'armes, les pilleurs d'hydrocarbures et les gouvernements à leur service, n'en sont jamais les victimes. Ce sont leurs guerres, mais ce sont nos morts que nous comptons et pleurons à Paris, à Tunis, à Beyrouth, en Irak ou en Syrie.