Les attentats du 13 novembre, qui ont provoqué la mort de plus de 129 personnes et fait 350 blessé-e-s, constituent des actes effroyables. Revendiqués par Daesh, ces attentats rappellent brutalement que ces obscurantistes sont les ennemis des jeunes, des travailleurs et de toute la population. Toutes nos pensées et notre solidarité vont aux victimes et à leurs proches. L’émotion est forte et chacun se pose la question : comment empêcher de telles choses ? La solution de Hollande et du gouvernement : l’accentuation de la guerre en Syrie, les contrôles renforcés aux frontières et l’état d’urgence permanent ! C’est pourtant l’inverse de ce qu’il faut faire.
Troupes françaises hors d’Irak et de Syrie ! Non aux bombardements !
Fin septembre, Hollande, prenant prétexte de la détresse des réfugiés, annonçait les aider en intervenant en Syrie. Le 27 septembre, il réalisait donc son rêve d’entrer dans le concert des nations qui bombardaient déjà ce pays, et se lançait dans une aventure guerrière supplémentaire, après l’Irak et le Mali. Le chaos sur lequel prospère un groupe comme Daesh n’est pas tombé du ciel. C’est le résultat d’une décennie de politique guerrière agressive des grandes puissances. Il y a plus de 10 ans, les USA disaient vouloir en finir avec Al-Quaeda en envahissant l’Irak et l’Afghanistan. Le résultat est que ces groupes ont progressé. Car la guerre au terrorisme est surtout un prétexte pour mieux masquer les objectifs que sont le pétrole et le contrôle des régions. La France et les USA n’ont aucun problème à s’accoquiner avec les pires régimes comme l’Arabie Saoudite tant que ces régimes défendent leurs intérêts. Et ce que nous propose maintenant le gouvernement français, c’est une alliance avec Poutine, le meilleur défenseur du régime de Bachar Al-Assad en Syrie, c’est-à-dire précisément avec ceux qui sont responsables des milliers de morts et du chaos dans la région !
Contre la fermeture des frontières, solidarité entre les peuples
L’amalgame immédiatement entretenu, après les tueries de vendredi soir, entre migrants et terrorisme n’a qu’un but : entretenir la peur ici et faire monter toujours plus la pression contre ceux et celles que Sarkozy qualifiait de « musulmans d’apparence » en 2012 !
Les massacres de la guerre ne feront que pousser, là-bas ou ici, des centaines de jeunes dans les bras de Daesh, fanatique certainement, mais surtout dont les dirigeants sont à la tête d’une petite fortune et d’un petit territoire stratégique qui leur donne aujourd’hui une influence politique non négligeable et qu’ils sont prêts à garder à tout prix. Daesh est l’ennemi de tous les peuples qui se sont soulevés dans le monde arabe depuis 2011, et il s’en prend à toutes les organisations démocratiques et du mouvement ouvrier. Fermer les frontières, ce n’est pas empêcher Daesh d’agir en France, c’est empêcher ses victimes de tenter de trouver un salut en Europe. Accueillir ces populations est un acte concret de solidarité contre Daesh.
On ne nous interdira pas de manifester ! Non à l’état d’urgence permanent !
Hollande a proposé devant le Congrès de prolonger et d’amplifier l’état d’urgence pendant trois mois, puis de le banaliser en révisant la Constitution. Les manifestations, les rassemblements, les réunions publiques peuvent donc être interdits sur simple décision des préfets pendant trois mois ! Les lois liberticides vont être renforcées, 5000 policiers et gendarmes supplémentaires vont être recrutés, les expulsions d’étrangers vont être accélérées. Hollande reprend une grande partie du programme de l’extrême droite !
Alors que le gouvernement va se saisir de l’occasion pour continuer de dérouler sa politique pro-patronale, nous devrions nous taire, nous résigner ? On nous dit qu’il faut parler, que les gens ont besoin de se rassembler. Et bien ne perdons pas une occasion de le faire et de montrer notre colère, notre refus de cette politique. Une politique guerrière qui fait de tout un chacun une cible potentielle, mais aussi une politique raciste et anti-ouvrière. Le dimanche 22 novembre est prévue à Paris une manifestation pour l’accueil des migrants. Elle doit être la première occasion de faire entendre une autre voix : oui au droit de manifester et non au contrôle des frontières ! Et partout, dès maintenant, il est du devoir des organisations du mouvement ouvrier et des associations de défense des droits de l’Homme de s’opposer à toutes les mesures liberticides.