Les massacres qui ont ensanglanté Paris vendredi 13 novembre ont entraîné une vague d'émotion et de peur dans la population, d'autant que tout le monde a vu que la capacité des groupes liés à Daesh de semer la mort n'a pas de frontières, avec la prise d'otages à Bamako ou bien les menaces d'attentats à Bruxelles. Mais le gouvernement et l'écrasante majorité des grands partis politiques instrumentalisent cette émotion pour mettre en œuvre un plan d'action sécuritaire liberticide et guerrier sans précédent.
L'état d'urgence pour trois mois
Seuls six députés (3 du PS et 3 d'Europe-Écologie les Verts) ont refusé de voter la prolongation de l'état d'urgence pour trois mois. Tous les autres, y compris ceux du Front de Gauche, se sont alignés au son de la Marseillaise. Les mesures annoncées par Hollande sont puisées dans le programme de Sarkozy et de Marine Le Pen : déchéance de la nationalité, fermeture des frontières, perquisitions en dehors de tout cadre judiciaire, permettre aux policiers qui ne sont pas en service de garder leur arme, instaurer des couvre-feux... Toutes ces mesures, dont la plupart pointent du doigt les étrangers, les immigrés, ne peuvent qu’encourager la méfiance, le repli sur soi, l’intolérance. Elles vont dans le sens de ce que recherchent les terroristes eux-mêmes et surtout elles confortent tous les racistes. Des mesures qui seront aussi inefficaces contre le terrorisme que ne l’a été le plan Vigipirate mais qui pourront servir contre toutes celles et ceux qui contesteront la politique du gouvernement. Cela n'a pas tardé puisque dimanche 22 novembre, une manifestation en soutien aux réfugiés et aux migrants et pour la régularisation des sans papiers a été interdite à Paris en raison de l'état d'urgence ! Le gouvernement a également annoncé sa décision d’interdire les manifestations contre la COP 21 à Paris des 29 novembre et 12 décembre.
Refusons l'union nationale, refusons l'escalade guerrière
Le chef de guerre Hollande prône la trêve, mais ni lui, ni les patrons n’ont reculé d’un pouce sur leurs sales coups. L’unité nationale désarme le monde du travail pendant que le MEDEF peut tranquillement avancer ses pions. À Air France, les sanctions contre les travailleurs ne sont pas levées, pas plus que le plan de licenciements. C'est pourquoi il faut que la journée de grève et de mobilisation le 2 décembre à l'occasion du procès à Bobigny des salariés d'Air France poursuivis par la justice parce que la chemise de leur DRH a été déchirée soit évidemment maintenue et la plus massive possible. La lutte des classes ne connaît pas de pause, car quelle que soit la situation, les capitalistes défendront la dictature patronale. Puisque le patronat et son gouvernement ne suspendent pas leurs plans d’austérité, ne suspendons pas nos mobilisations ! C’est précisément maintenant qu’il ne faut pas baisser la garde, car les mesures d’austérité qu’ils veulent imposer au monde du travail et à la jeunesse vont redoubler pour financer leur guerre. Une guerre qui n'aura comme seul résultat de multiplier une nouvelle fois les groupes comme Daesh ou Al Qaïda.
Affirmons notre refus de la guerre, de l'union nationale et des mesures liberticides de l'état d'urgence. Combattons tous les propos racistes et islamophobes et défendons la solidarité des peuples et des exploités du monde entier contre tous ceux qui veulent les diviser, les museler et leur faire payer la crise du capitalisme.
Et le 6 décembre, au premier tour des élections régionales, votons pour les seules listes qui défendront ces idées, les listes de Lutte ouvrière.