Aux États-Unis comme ici : c’est par nos luttes que nous imposerons le changement !

 

Après plusieurs jours de fausse incertitude, le résultat de la présidentielle états-unienne est désormais connu. Joe Biden, le candidat démocrate, l’a emporté face au président républicain sortant, Donald Trump. Personne, dans notre camp, ne regrettera le départ de Trump, ce milliardaire, vulgaire, macho et raciste, qui s’est notamment fait connaître par ses tweets nauséabonds déversant quotidiennement sa haine des Noirs, des Latinos, des femmes, des militants et militantes antiracistes… Président qui a toujours servi la classe dont il est issu, la classe capitaliste, Trump laisse derrière lui un lourd bilan : aggravation de violences contre les Noirs, augmentation sans précédent du chômage et de la précarité, centaines de milliards déversés pour sauver les grandes entreprises… C’est sans doute lors de la pandémie de COVID 19 que sa politique au service des riches et des patrons est apparue le plus clairement. Par son refus de tout confinement, pour laisser les mains libres au patronat, il a favorisé la propagation du virus, et les principales victimes, comme toujours, en ont été les classes populaires, particulièrement la population noire. Dans le même temps, les capitalistes ont vu leurs profits augmenter et leurs impôts baisser. 

Joe Biden : l’autre visage de la classe capitaliste
 
Cependant, l’élection de Joe Biden n’est certainement pas une bonne nouvelle pour les travailleurs et travailleuses des États-Unis. Joe Biden est vieux routier de la politique. Dans les années 70, il s’est installé dans le Delaware, où il a fait sa carrière politique, en faisant de cet État le plus grand paradis fiscal des États-Unis. Dans les années 80 et 90, il a été l’un des plus grands artisans des lois pénales qui ont été responsables de l’incarcération de millions de personnes, à commencer par les Noirs, à tel point que le système pénitentiaire états-unien est souvent qualifié de nouveau système ségrégationniste. Durant ses 36 années de carrière politique, il a toujours voté pour les lois les plus violentes contre les prolétaires états-uniens et les peuples du monde entier. Au cours des deux premières années de l’administration Obama, il a été responsable de l’expulsion de quelques 800 000 migrants. Il a voté pour toutes les interventions militaires, comme en Irak et en Afghanistan. Il s’est également positionné en 2001 en faveur des lois liberticides du Patriot Act. Pas de doutes : Joe Biden est bien, comme Trump, un fidèle serviteur de la classe capitaliste, sans doute un peu moins démagogue, un peu moins vulgaire, mais tout aussi violent contre les travailleurs et les travailleuses. 

La remontée des luttes aux États-Unis
 
Ces élections, qui se sont déroulées entre deux candidats tout autant pro-capitalistes l’un que l’autre, chacun dans un style différent, ne sont qu’un aspect de la situation politique aux États-Unis. En effet, ces dernières années, les luttes s'y sont multipliées. Ce sont ces milliers d’enseignants et enseignantes qui, en février 2019, ont fait grève et obtenu des augmentations de salaires et des embauches. Ce sont également ces travailleurs et travailleuses qui, durant la crise sanitaire, ont fait grève pour exiger une véritable protection, chez Amazon, mais également à Walmart, McDonald’s, Burgerville… Ce sont enfin et surtout ces milliers et milliers de jeunes, noirs mais aussi blancs et latinos, qui se sont soulevés après le meurtre de Georges Floyd par la police, et ont affronté la violence d'État dans la plupart des grandes villes du pays. 

Aux États-Unis comme ici : à nous de prendre notre destin en main
 
Car, aux États-Unis comme ailleurs, ce n’est pas des urnes que viendra le changement. Les élections bourgeoises voient s’affronter entre eux des candidats qui, la plupart du temps, n’ont qu’un projet : servir au mieux les intérêts de la classe capitaliste. En France aussi, on entend déjà dans les rangs des politiciens bourgeois les appels à voter pour eux lors de la prochaine élection présidentielle. Mais dans le même temps, les travailleurs et travailleuses, eux aussi, reprennent le chemin de la lutte. C’est le cas cette semaine des personnels de l'Éducation nationale qui, après une semaine de grèves massives mais dispersées, ont pour la première fois depuis la rentrée, participé à une journée nationale de grève ce mardi, pour exiger de réels protocoles sanitaires et des moyens dans les établissements scolaires. C’est la voie à suivre, car c’est toujours de nos luttes que sont venus les véritables changements.

11 novembre 2020,
Courant AetR.

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