Sécurité pour les policiers, insécurité pour les exploités : Castex, Macron, on veut en finir avec votre société !


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Depuis une semaine, ça bouillonne dans la rue suite à l'accélération de la procédure autour de la loi dite de sécurité globale. Elle ne date pas d'hier pourtant mais de janvier 2020 quand elle a été déposée, entre autres, par Jean-Michel Fauvergue, l'ancien patron du RAID, ce qui en soit est déjà tout un programme. Mais c'est en octobre 2020 que cette loi a commencé à faire parler d'elle, lorsque Darmanin a dit vouloir ajouter un article sur la protection des fonctionnaires de police et militaires : « Il s’agit de protéger ceux qui nous protègent »(!) Et pour couronner le tout, c'est en version accélérée avec une seule lecture par chambre que la loi est discutée.

Une loi pour la matraque déconfinée !

Cette loi c'est un concentré de mesures liberticides qui vont de l'élargissement de l'accès aux images des caméras de vidéosurveillance à plusieurs personnels comme les agents de la police municipale, ceux de la Ville de Paris chargés d'un service de police ou bien encore les contrôleurs de la préfecture de police à la prise d'images de policiers en passant par la captation d'images par drones. Elle est une entrave évidente à la preuve des violences policières, à la possibilité que les mutilés, les morts, les gardés-à-vue, les violentés, les humiliés, les insultés ne soient pas seuls face à la machine d'Etat. C'est par les images que l'ampleur des blessures infligées aux militants ou encore celle de l'impunité policière grandissante a été rendue publique.

Mais les images ne suffiront pas. C'est notre droit à l'existence autrement qu'opprimé et exploité qui est chaque jour remis en cause. C'est par la lutte collective que Victor Mendez a été relaxé, qu'Adama Traoré symbolise le combat contre les violences policières et pour la justice.

Macron et son gouvernement savent à quel point la violence sociale qu'ils sèment fait germer des poches de colère et qu'elles peuvent à tout moment exploser. Ils anticipent comment les éteindre, anticipons dès maintenant comment les réchauffer, les unir et les faire gagner !

Ils veulent nous faire la peau mais ils n'auront pas le dernier mot !

Avec ce deuxième confinement qui s'apparente davantage à un couvre-feu, Macron espère toujours que la première vague antisociale qui a vu la distribution par milliards d'euros de cadeaux aux patrons soit suivie d'une seconde vague plus structurelle : réorganisation de la production et licenciements en masse, allongement du départ à la retraite à 63 ans, destruction définitive de l'éducation prioritaire et maintien des services publics à flux tendu avec des suppressions de postes annoncés au fur et à mesure dans des hôpitaux.

Mais à trop vouloir tirer la corde et nous prendre pour des buses, il n'a pas totalement maîtrisé ce ressenti de notre camp social : si toute la journée on doit taffer alors on ne va pas s'empêcher de manifester !
Des enseignants à partir du 2 novembre aux gaziers et électriciens en passant par les rassemblements contre la loi sécurité globale ou ceux de la Recherche, il y a indéniablement une envie de contester cette politique. Il y a même une urgence comme le montre depuis lundi soir la mobilisation des sans-papiers rassemblés place de la République et molestés, dégagés par les flics de Lallemant.

Ils le savent bien en face mais ils savent aussi que notre camp social est faible de son éclatement. Pourtant, il ne serait quand même pas bien dur de trouver ensemble le chemin de la lutte, tous secteurs confondus, tous fronts de lutte constitués pour dire haut et fort que nous refusons de payer leur crise ! Il y a un an, pour bien des salarié.e.s, la grève et ce qu'elle signifie de moyen d'engager le bras de fer contre les patrons et le gouvernement, était redevenue crédible, audible.

Donnons-nous les moyens de faire une première démonstration de rue massive, contre ce gouvernement et sa politique et profitons de l'occasion pour discuter enfin, d'un tous ensemble, par la grève et les blocages, qui nous fassent gagner, qui nous permettent de reprendre tout ce qu'ils nous ont volé. Pour reprendre le contrôle de nos vies en somme ! Et samedi 28 novembre, dans la rue continuons de faire monter la pression, manifestons en nombre contre cette politique des flics et des patrons.



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