Le 12 novembre dernier, les annonces de Castex et de ses ministres ont sonné bien creux : alors que la crise sanitaire ne semble pas se résoudre, aucune nouvelle mesure significative n'est prise... Sinon un renforcement des contrôles et du flicage. Le patronat, lui, continue d'empocher le jackpot : les grandes entreprises touchent des milliards d'aides, tout en continuant à tourner. Les salariés doivent poursuivre leurs activités coûte que coûte, y compris en envoyant leurs enfants à l'école, où les protocoles sanitaires sont hautement théoriques !
Épidémie d'attaques patronales
Pour beaucoup de boîtes, c'est même l'occasion rêvée pour faire passer les pires coups : la déréglementation des conditions de travail, les baisses de salaires ou même les licenciements. Près de 600 plans sont maintenant annoncés dans tous les secteurs et dans toutes les régions. Pourquoi le patronat se priverait-il, alors qu'il a la bénédiction de Macron ?
Les décideurs, qu'ils soient économiques ou politiques, n'ont qu'une préoccupation : sauver les profits de la minorité qui possède déjà tout, au détriment de l'immense majorité. Pour cela, nous pouvons nous entasser dans des transports en commun, dans nos lieux de travail ou dans les salles de classe... Apparemment, le virus n'y est plus une menace mortelle.
Mais gare à ceux et celles qui voudraient, le soir ou le week-end, sortir pour se détendre ! Subitement, les autorités se souviennent des risques de l'épidémie. Décidément, c'est toute cette classe dominante qu'il faut virer, avec son personnel politique !
Un refus dans l'éducation
Depuis la rentrée de novembre, dans nombre de lycées, de collèges et d'écoles, les personnels et les lycéens et lycéennes se mobilisent contre cette situation absurde et révoltante. Face à la mobilisation, Blanquer a dû rapidement lâcher du lest en consentant à la mise en place de demi-groupes dans les lycées. Mais du fait du refus d'embaucher des personnels supplémentaires et d'alléger les programmes pour adapter l'enseignement à la situation, il tente d'imposer aux enseignants un doublement de leur charge de travail, car les profs devraient faire cours pour les élèves en classe la journée, et ensuite cours à distance pour les élèves restés à la maison ! De plus, cela signifie une nouvelle généralisation de l'enseignement numérique, particulièrement inégalitaire.
Comme à chaque fois, Blanquer et le gouvernement tentent de reprendre 3 fois de la main droite ce qu'ils ont dû donner de la main gauche. Mais malgré tout cette concession de Blanquer doit être un encouragement pour poursuivre la mobilisation, ne pas se laisser imposer une dégradation des conditions de travail, et au contraire lutter pour une généralisation des effectifs réduits, des moyens à la hauteur de la situation, afin de mettre partout en place un réel protocole sanitaire protecteur pour les élèves et pour les personnels.
La mobilisation de l'éducation permet de rappeler que ceux et celles qui travaillent ou étudient sont les plus qualifiés pour déterminer ce que devrait être l'organisation des établissements scolaires, quelles seraient les meilleures conditions et combien de postes devraient être créés...
Unité pour décider !
À l'opposée d'un système où tout nous est imposé par en haut, c'est la majorité de la population qui devrait contrôler l'économie, décider de son organisation et de ses priorités, avec pour seule boussole la satisfaction des besoins de toutes et tous.
Le 8 novembre, les salariés de l'entreprise du tourisme TUI, qui prévoit de licencier 600 de ses 900 employés, ont organisé une rencontre nationale contre les licenciements, avec des représentantes et représentants d'équipes syndicales très diverses, du secteur postal au commerce, de l'aéronautique à l'automobile, du tourisme à l'énergie... Une nouvelle réunion aura lieu le 29 novembre. La semaine suivante, deux autres échéances ont d'ores et déjà lieu. Le 3 décembre, les travailleurs et travailleuses du secteur social appellent à une journée nationale de grève. Deux jours plus tard, le 5 décembre, aura lieu une manifestation contre la précarité et le chômage, à l'appel d'associations de chômeurs et chômeuses, et de différents syndicats. Ces deux dates devront être une occasion pour nous retrouver toutes et tous ensemble, car c'est bien ainsi que nous ferons reculer le patronat et tomber le gouvernement !