Nous sommes donc rentrés de plein pied dans ce faux « reconfinement » depuis ce matin au moment où la deuxième vague de l’épidémie de Covid-19 commence à révéler toute sa gravité. On va continuer à partir le matin au travail, envoyer les enfants à l’école, et le soir tout le monde va rentrer à la maison et se contaminer au sein de la famille…
Boulot, métro, dodo... et contaminations !
La ministre du Travail, Élisabeth Borne, ose affirmer : « Il n’y a pas de contaminations au travail. » Alors que les services de réanimation commencent à être débordés partout, les profits des grands patrons ne doivent pas en pâtir ! Alors on ne touche à rien en production, là où le télétravail est impossible. Et l’on envoie les gosses à l’école où le « renforcement » du protocole sanitaire est bidon vu que personne n’a été recruté dans les établissements scolaires et qu’on ne peut pas repousser les murs : avec 35 élèves par classe des heures durant, comment oser encore parler de gestes barrière ? Mais le gouvernement s’en moque, pour lui, l’école sert de garderie du Medef !
Forte colère dans l'éducation depuis ce lundi
Dans des centaines d'établissements scolaires un peu partout dans le pays, la rentrée prévue par Blanquer a été fortement perturbée. Entre l'annulation des temps prévus pour discuter entre collègues de la manière dont ils voulaient rendre le plus dignement possible hommage à Samuel Paty et l'inquiétude de plus en plus flagrante face aux contaminations dans le milieu scolaire, la grève s'est invitée en force, votée par des assemblées générales. C'est un mouvement de grève de toute l'éducation de la maternelle à l'université qui doit désormais se discuter, afin d'obtenir tous les moyens permettant aux écoles de rester ouvertes sans qu'elles ne soient des vecteurs de propagation renforcée de l'épidémie.
Pour contrecarrer l’épidémie, il faut des investissements massifs dans la santé !
Malgré les fanfaronnades de Macron sur la création hypothétique de « 10000 lits de réanimation », la réalité est qu’aujourd’hui le pays ne dispose que de 5432 lits pour une population de 60 000 000 d’habitants. De plus, épuisés, et dégoûtés par les annonces ridicules ressorties du « Ségur de la santé », de nombreux personnels ont quitté l’hôpital public, aggravant la charge de travail pour ceux qui restaient. Il est urgent, aujourd’hui, d’investir massivement dans la santé. Il est urgent d’ouvrir des lits, de former des personnels, d’augmenter leur rémunération. Et pour cela, il faut de l’argent, qu’il faut aller chercher là où il est : dans les poches des patrons ! De plus, ce virus ne pourra être définitivement vaincu que par la découverte d’un vaccin. Au lieu de les laisser se livrer à une concurrence malsaine, il faut mutualiser les moyens des laboratoires, c’est-à-dire nationaliser l’industrie pharmaceutique et la mettre entièrement sous contrôle de la population. Notre santé n’est pas une marchandise !
Face à cette politique désastreuse : prenons notre sort en main !
Ce sont aux travailleurs et travailleuses, à celles et ceux qui font tourner cette économie, de décider de ce qui doit continuer à fonctionner, comment, avec quel protocole sanitaire. C’est bien par nos mobilisations, en cessant le travail, en nous mettant en grève, en nous réunissant en assemblées générales, que nous pourrons faire stopper cette politique mortifère. Et c'est de plus en plus incompréhensible qu'aucune proposition de lutte, de grève, de manifestation ne soit faite au niveau national par les organisations du mouvement ouvrier. Cela ne peut que renforcer notre détermination à réussir toutes les initiatives de mobilisations qui peuvent permettre à des franges de notre classe de se compter, de regrouper leurs forces et de montrer que c'est « dans la rue » et dans l'affrontement avec les capitalistes et ceux qui les servent que « ça doit se passer » : le rassemblement jeudi 5 novembre à Cergy-Pontoise lors du procès pour la réintégration de notre camarade postier Gaël Quirante, la manifestation du 7 novembre à Toulouse appelée par de nombreuses organisations syndicales et politiques contre les mesures liberticides et pour des moyens pour la santé , la réunion appelée par les salariéEs des TUI le 8 novembre pour regrouper toutes les boîtes frappées par les licenciements.