Des coordinations lycéennes de Nanterre à Grenoble

La réforme du bac et les épreuves anticipées expérimentées cette année ont donné lieu à une mobilisation dans les lycées, entraînant la constitution de groupes de lycéennes et lycéens mobilisés aux quatre coins de la France ; à des grèves et des blocages que les discours de Blanquer ne sont pas parvenus à occulter. 

Avec la fermeture des établissements scolaires depuis le 16 mars, les inégalités entre les élèves se sont encore accrues mais le confinement n’empêche pas les lycéens de continuer à s’organiser collectivement. 

Dans les Hauts-de-Seine et l’Isère notamment, les réunions hebdomadaires dématérialisées permettent de soulever les inégalités entre les élèves, de dénoncer l’absurdité de la « continuité pédagogique » et des « vacances apprenantes » quand les cours se résument pour certains à des exercices envoyés par mail à consulter sur un ordinateur partagé avec toute sa fratrie, qu’il faut prendre en charge quand les parents sont obligés de continuer à travailler. Dans un contexte d’accroissement de la sélection, des conseils de classe déterminants pour la poursuite d’étude des élèves de terminale, se tiennent sans les délégués des élèves voire parfois sans les enseignants. La crise sanitaire et sa gestion catastrophique par un gouvernement qui a organisé la pénurie budgétaire de l’hôpital public sont également au cœur des discussions et de l’indignation des jeunes. 

Regroupant de petites équipes déterminées de lycéens, les différentes coordinations ont établi des revendications portant à la fois sur l’augmentation des moyens pour les personnels soignants, et sur des problématiques liées à l’impossibilité de la « continuité pédagogique ». Ils exigent qu’aucune note ne soit attribuée pendant le confinement et que le contenu des cours dispensés en ce moment ne soit pas pris en compte pour des évaluations futures. Ils demandent la prolongation de l’ouverture de la plateforme Parcoursup ainsi que le maintien des vacances initialement prévues et ce sans dispositif de cours. 

Des groupes de lycéennes et lycéens s’organisent de Nanterre à Grenoble en passant par Levallois, Lille, Auch, Chambéry et la coordination nationale qui aura lieu ce week-end sera pour eux l’occasion de se donner des revendications communes afin de faire entendre que les lycéens ont beau être confinés, ils restent mobilisés. 


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