Après les camps de réfugiés, les champs...

Beaucoup commenté, l’appel à aller travailler aux champs n’a pas eu le succès escompté. Mais le préfet de Seine-et-Marne a eu une idée : faire appel aux réfugiés résidant dans les centres d'hébergements d’urgence, c’est-à-dire des personnes dont le « volontariat » tient plutôt du « pas trop le choix », peu importe les risques sanitaires. Le cynisme de l'État est sans limite. Quand on connaît le parcours du combattant qu'on traversé ces réfugiés pour obtenir l'asile, quand on sait comment sont délaissés les centres d'hébergement en cette période de crise sanitaire... Il y a de quoi être révolté à l'idée qu'il se souviennent soudainement de ces réfugiés pour les utiliser comme une main d'oeuvre corvéable qu'on peut exposer au virus.


Il manquerait 200 000 travailleurs agricoles en France, « indispensables pour approvisionner les marchés ». Car le système agro-industriel européen fonctionne sur l’exploitation de travailleurs de l’est et hors Europe, qui sont acheminés, travaillent et logent dans des conditions détestables. Ils sont mis en relation par des agences d’intérim peu scrupuleuses du Code du travail avec des patrons qui usent de cette main d’œuvre d’ajustement en gardant leur passeport pour s’assurer de leur docilité. Il y a deux ans, des milliers de travailleuses marocaines ont pris la rue pour faire reconnaître leurs droits en Andalousie, appuyée par des syndicats locaux. Suivons cet exemple, d’une classe ouvrière unie, quel que soit sa nationalité, pour ne pas payer la crise.

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