Macron annonce le déconfinement pour le 11 mai. Sans surprise, il cède au MEDEF. Pourtant, outre le télétravail, nombre de salariés sont toujours au boulot, dans l'énergie, l'industrie, les transports, la grande distribution, la livraison... Et beaucoup d'entreprises enregistrent des chiffres d'affaires sans précédent !
Mais les capitalistes ne veulent pas perdre un centime, ou une occasion de gagner encore plus. Le patronat n'hésite pas à faire du chantage à l'emploi, à voler des RTT et des congés payés. À partir du 1er mai, les travailleurs et travailleuses qui doivent garder leurs enfants passeront en chômage partiel avec une perte de salaire de 15 %... Alors que la grande majorité jusque-là bénéficiaient du maintien de leur salaire. Reprendre l'activité économique « normale » rapidement, ce serait aussi pour le patronat français la possibilité de prendre l'avantage face à ses concurrents à l'échelle internationale.
Une hypocrisie criminelle
Les arguments de Macron pour rouvrir les écoles et les établissements scolaires sont révoltants d'hypocrisie : il prétend œuvrer contre la souffrance ou le décrochage des jeunes des classes populaires. Bien sûr que l'enfermement est insupportable quand on vit à plusieurs dans un logement minuscule, quand on subit les violences familiales, quand toute sortie donne lieu à un harcèlement policier... Mais qu'a fait le gouvernement pour les classes populaires, sinon leur imposer plus d'austérité et moins de services publics ? Les mesures à prendre d'urgence sont de réquisitionner les logements vides, d'ouvrir des places en foyers d'accueil, de maintenir et d'augmenter les salaires et les aides sociales... Pas de nous envoyer dans la gueule du loup.
Le consensus scientifique est clair : un déconfinement ne peut pas être raisonnablement envisagé sans des tests fiables et en nombre suffisant. Le gouvernement promet la production de 500 000 tests par semaine à partir de mai... À ce rythme, il ne sera possible de tester que les personnes présentant des signes du Covid-19, alors que les asymptomatiques sont légion.
Profs... ou baby-sitters du MEDEF ?
C'est notamment le cas des enfants et des plus jeunes, ceux-là même qui se concentrent dans les écoles ! Comment serait-il possible de faire respecter les gestes barrière dans des classes de maternelle ? Comment croire que ces réouvertures ne vont pas créer de nouveaux foyers de contagion partout sur le territoire ? Quand le déconfinement sera possible, les établissements scolaires devront venir en dernier lieu !
C'est le mot d'ordre des assemblées générales et coordinations de l'Éducation ou des lycéens et lycéennes : sans nous le 11 mai !
Et quand ce sera le cas, ce sera aux premiers et premières concernés, personnels, parents, élèves, de déterminer les conditions de la reprise. Si aucun vaccin n'est encore disponible, il faudra exiger des conditions strictes : plusieurs masques par jour pour chaque élève et adulte, des gants, du gel et de plus petits effectifs...
À nous de décider, pas de payer !
Lutter contre la crise sanitaire demande des moyens, pour produire les tests, accélérer les recherches sur les vaccins et traitements... Autant de missions vitales qui sont confiées à des entreprises privées de l'industrie pharmaceutique, c'est-à-dire à la loi du profit et de la concurrence. Ce secteur doit être mis sous contrôle des travailleurs, des travailleuses et de la population, afin de mutualiser la recherche et de garantir qu'elle soit au service de tous et toutes.
C'est vrai pour l'ensemble de l'économie : qui de mieux pour définir les activités et productions nécessaires et les conditions de travail, que ceux et celles qui produisent les richesses ?
Nous n'avons ni confiance dans les capitalistes pour sortir de la crise, ni l'intention nous sacrifier pour leurs profits ! Le rapport de force se construit d'ores et déjà par les résistances dans les entreprises et les quartiers. À partir du 11 mai, il doit se généraliser par le refus d'aller au travail.