Lubrizol : l’enquête progresse mais pas les mesures pour éviter la récidive !

Un article paru hier dans le journal Le Monde délivre les premiers résultats de l’enquête pénale. Le feu qui a ravagé une partie de l’usine chimique Lubrizol et déclenché une des plus graves catastrophes industrielles de ces dernières décennies le 26 septembre 2019 à Rouen serait parti de la société Normandie Logistique, voisine et sous-traitante de Lubrizol. 

Le feu aurait pu être déclenché par un radiateur du vestiaire de l’entreprise Normandie Logistique ou une non-conformité électrique de celui-ci. Si cette hypothèse devait se confirmer, cela n’aurait pas pour effet d’ôter la responsabilité pénale des dirigeants de Lubrizol, puissante multinationale récidiviste en matière de crime industriel, qui devaient prendre les mesures suffisantes pour qu’un incendie extérieur au site ne puisse pas atteindre les produits inflammables stockés sur le site Lubrizol.  Il est de plus en plus avéré qu’une pluralité d’infractions a été accumulée du côté de Lubrizol comme de Normandie Logistique (défaut de système d’incendie, stockage dissimulé de produits Seveso entre autres). 

Huit mois après ce crime industriel

Alors qu’une partie de la population reste anxieuse, que les odeurs perdurent encore actuellement, et qu’une première étude d’impact menée par l’association Rouen Respire vient de montrer que la catastrophe a bien eu des conséquences sur la santé des habitants de l’agglomération et sur son environnement, force est de constater que le gouvernement n’a pas voulu imposer aux industriels de prendre les disposition de sécurité drastique nécessaires.

Ainsi dans la région normande, depuis Lubrizol, on peut déplorer un incendie majeur sur la plus grande raffinerie TOTAL à Gonfreville l’Orcher le 14 décembre 2019, une explosion sur le site de SAIPOL Grand-Couronne le 16 mars et un incendie sur le site PONTECELLI à Lillebonne il y a trois jours. Ces incendies ne sont pas les fruits du hasard mais résultent quasi-exclusivement d’un manque d’investissement, d’entretien ou de maintenance. 

Dans un contexte de crainte pour l’emploi dans plusieurs secteurs industriels qui prends le pas sur les questions de santé, de pressions patronales ou gouvernementales pour faire taire les représentants du personnel qui osent dénoncer les risques pour la santé des travailleurs et des travailleuses, dans une période où l’inspection du travail reste muselée et avec peu de moyens, nous ne pouvons que craindre de nouvelles catastrophes industrielles. Pour éviter de nouveaux crimes en série, défendons plus que jamais la réquisition publique, sans indemnités ni rachat et la mise sous contrôle ouvrier de ces industries !

Correspondante

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