Les masques qui coûtaient 7 centimes pièce en février seront vendus 95 centimes. Un plafond fixé par le gouvernement, qui voudrait presque nous faire croire qu'il a pris une mesure sociale ! Pourtant, à raison d'un minimum de deux masques par jour pour chaque personne (un masque chirurgical ne pouvant être utilisé plus de 4 heures), le budget pour une famille pourrait atteindre 250 euros par mois, alors que bien des salaires sont amputés, que le chômage augmente et que les prix de l'alimentation sont à la hausse. Mais Carrefour, Auchan, Leclerc et autres comptent bien profiter de ces ventes de masques. Et les prix des masques en tissu ne sont quant à eux pas encadrés et pourraient bien flamber.
Les profiteurs
« Toute guerre a ses profiteurs. C'est malheureusement une loi intangible de nos conflits. Comment s’expliquer que nos soignants n’aient pas pu être dotés de masques quand on annonce à grand renfort de communication tapageuse des chiffres sidérants de masques vendus au public par certains circuits de distribution », s'indignent dans un texte sept ordres professionnels, dont celui des médecins, pas franchement réputés pour leur anticapitalisme. Ce ne sont pas moins de 465 millions de masques qui vont être mis sur le marché. Michel-Édouard Leclerc a jugé la polémique « absurde », car quoi que racontent les publicités pour ses magasins contre la hausse des prix, les grandes entreprises comme la sienne veulent seulement s'en mettre plein les poches sur les dos des travailleurs et de la population. C'est leur société et leur loi des profits qui est absurde.
Gratuité des masques pour toutes et tous !
Après avoir dissimulé la pénurie de masques et prétendu qu'il était inutile d'en porter, le gouvernement s'apprête vraisemblablement à les rendre obligatoires dans les transports, déconfinement à marche forcée du 11 mai oblige. Ce qu'exige la situation, c'est que les stocks des groupes de la grande distribution soient réquisitionnés, et que les masques soient distribués gratuitement !
Les travailleuses et travailleurs ne doivent pas payer : ils doivent contrôler la production et la distibution des équipements de sécurité, contrôler les conditions de travail dans les entreprises et les mesures sanitaires mises en place, et se protéger eux-mêmes en utilisant leur droit de retrait ou de grève.