Depuis plusieurs semaines des travailleuses et travailleurs du social de toute la France se rencontrent pour affronter collectivement les attaques que connaît le secteur en cette période de confinement.
Si depuis plusieurs années, le social et le médico-social font face à de nombreuses coupes budgétaires et à une aggravation conséquente des conditions de travail et d’accueil, les travailleuses et travailleurs n’ont pas dit leur dernier mot !
Jeudi 23 avril 2020, plus de 180 personnes se sont connectées à un meeting de luttes, dématérialisé. Le confinement nous empêche certes de nous rencontrer physiquement, mais ne nous arrêtera pas pour nous organiser et préparer la lutte dès la sortie de celui-ci. Plusieurs interventions ont illustré la situation dramatique à laquelle font face les salariés, les publics qu'ils accompagnent et les étudiants en travail social.
Dans l'insertion ou la psychiatrie, le télétravail vient servir de prétexte au déploiement accéléré d'outils de contrôle et de quantification de l'activité, qui sont surtout un préalable à la dangereuse mise en place de la tarification à l’acte. Dans l'hébergement d'urgence, le travail social laisse sa place à la charité et à l'humanitaire lorsqu’il s’agit de venir en aide aux personnes sans abri. Nous n’oublierons pas l’insécurité des étudiants en travail social à qui l’on aura demandé de remplacer des professionnels en sous-effectifs, pour des sommes dérisoires ou même bénévolement et sans jamais donner de nouvelles claires sur les modalités de passage du diplôme prévu dans les semaines à venir. Nous n’oublierons pas non plus les méthodes des employeurs pour tenter d’imposer le chômage partiel et de voler les congés aux salariés. En soit-disant « temps de guerre », gouvernement et employeurs ne montrent aucun scrupule à continuer à faire des économies sur le dos des salariés et des publics concernés.
Grâce à la participation du travail social à la Coordination nationale interprofessionnelle, une dimension interpro a été donnée au meeting avec la participation d'un prof en lycée, pour témoigner des liens qui aujourd’hui unissent beaucoup de secteurs dans la lutte face au capitalisme.
Mais ce n’est pas qu’un tableau critique de la situation que ces militantes et militants nous ont dépeint, ils ont aussi fait la démonstration qu’il nous reste nos armes pour construire la riposte : maintenir les heures d’information qqsyndicales, continuer à organiser des Assemblées Générales, et surtout, continuer à s’organiser collectivement tant sectoriellement que dans les coordinations interprofessionnelles ! Se déconfiner, oui, mais ni au détriment de la santé des salarié.es et du public, ni au profit des capitalistes ! Le 11 mai ce sera sans nous !
Un second medting est organisé ce mercredi 6 mai à 19h : après cinq rencontres nationales du travail social en lutte sur internet, il est aujourd'hui important de parler de comment nos collègues résistent en cette période de crise sanitaire qui est venue amplifier les difficultés des structures sociales et médico-sociales.
Plusieurs interventions sont prévues : des collègues de la protection de l'enfance, de la santé, du handicap. Un travailleur de l'hébergement en Belgique prendra la parole mais ce sera aussi l'occasion d'écouter un collectif de sans papiers et l'intervention d'un militant de la coordination nationale interpro !
Correspondantes